Le Parlement a donné, jeudi 9 septembre, son feu vert à une prorogation, jusqu’au 15 novembre, de l’état d’urgence sanitaire dans la grande majorité des territoires ultramarins, durement frappés par un rebond de l’épidémie de covid-19.
Cette prolongation de l’état d’urgence permet d’instaurer ou de maintenir des mesures de couvre-feu et de confinement. Elle concerne la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, La Réunion, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, où la situation devient de plus en plus alarmante.
Plusieurs facteurs expliquent la mise en place de l’état d’urgence sanitaire :
Une flambée épidémique préoccupante : en quelques semaines, l’épidémie de covid-19, poussée par la propagation du variant Delta, s’est répandue parmi les habitants peu vaccinés.
- En Martinique, on recense 146* cas pour 100 000 habitants.
- En Guadeloupe, le taux d’incidence est très élevé, avec 520* cas pour 100 000 habitants. La tension hospitalière commence à baisser, mais elle est toujours élevée.
- À La Réunion, la situation s’apaise peu à peu.
- En Polynésie française, la vague épidémique baisse trop lentement et les hôpitaux sont saturés.
- En Nouvelle-Calédonie, le plan blanc a été déclenché et la vaccination est rendue obligatoire pour toute personne majeure.
- En Guyane, on recense 167* cas pour 100 000 habitants.
Une saturation hospitalière avec plus d’admissions en réanimation pour cas de covid-19 que de lits disponibles dans les établissements de santé.
Plusieurs malades ont dû être évacués en urgence sanitaire vers l’Hexagone pour désengorger les hôpitaux. L’État a lancé un appel à la solidarité aux soignants de la métropole, les incitant à aller aider leurs confrères ultramarins en difficulté.
– Un taux de vaccination très bas en Outre-mer. La vaccination se heurte à « un mur de défiance » face à une population qui est plus méfiante. 1 habitant sur 2 se dit "défavorable à la vaccination".
Principales raisons évoquées pour cette opposition : "un manque d'information, une incertitude sur l'efficacité du vaccin et manque de recul" sur les effets indésirables.
La méfiance d'une partie de la population est aussi la conséquence d'anciens scandales sanitaires : le chlordécone - l'insecticide interdit dans l'Hexagone mais autorisé entre 1972 et 1993 dans les bananeraies antillaises et le scandale des sargasses : ces algues qui inondent les côtes sont néfastes pour la santé une fois échouées sur les plages.
Comment et pourquoi les territoires ultramarins font face à un rebond de l’épidémie ? Ces mesures d’urgence seront-elles suffisantes ? Quelles actions sont mises en place par l’État pour tenter de convaincre la population de se faire vacciner ?
Pendant 52 minutes, Karine Zabulon reçoit des acteurs de la santé, renforts et volontaires soignants, médecins spécialistes, représentants politiques, pour évoquer cette crise sans précédent et répondre aux fausses idées répandues sur le virus, le vaccin et la politique sanitaire…
*moyenne sur 7 jours, source : données Santé publique France
- Présentation Karine Zabulon
- Production France Télévisons
- Durée 52 min
- 2021
Une rediffusion est prévue le mercredi 22 septembre à 21h20 sur Polynésie la 1ère.