Pia Maniota en Papousie-Nouvelle-Guinée

La bière au manioc ne sera pas commercialisée avant au moins deux ans.
Après la bière au Uru en Polynésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée est en passe de produire de la bière au manioc. L'entreprise South Pacific Brewery y travaille depuis deux ans.
Quel goût ça a, la bière au manioc ? Un goût familier, selon Stan Joyce, le directeur général de SP Brewery. Plusieurs tests viennent d'être effectués, après deux ans de travail, et selon lui, « il y a très peu de différence avec les bières classiques »
 
Cette entreprise cherche à remplacer 30% du malt importé par du manioc. Comme en Polynésie, où le uru a en partie remplacé le malt, en 2015.
Pour Stan Joyce :« Ça fait un moment qu'on travaille sur un projet destiné à favoriser l'approvisionnement local et cette bière fait partie de cette recherche globale. Le manioc est cultivé depuis des milliers d'années en Papouasie-Nouvelle-Guinée, donc il s'agit simplement de commercialiser un produit local. »
 
C'est une bonne nouvelle pour les petits exploitants agricoles de la province de Morobe, qui ont été chargés par la brasserie de produire du manioc en grosse quantité. La récente sécheresse a plombé les récoltes, mais le tubercule est très résistant, souligne Stan Joyce :
 
« Ce qui est bien, c'est que le manioc est la plante racine la plus résistante à la sécheresse au monde. S'il ne pleut pas, ça ne pousse pas, c'est tout, mais ça ne meurt pas. Je ne suis pas un expert, mais vu la direction qu'on prend en matière environnementale, le manioc me semble être un excellent choix. »
 
La bière au manioc ne sera sûrement pas commercialisée avant encore deux ans, mais l'entreprise voit déjà plus loin : en Thaïlande, le manioc sert à nourrir le bétail et les racines sont transformées en farine.
 
Le projet séduit les autorités papoues, qui soutiennent SP Brewery. En Polynésie, le manioc avait un temps été envisagé, avant d'être écarté au profit du uru.
 
N.B. : L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération.