La famille du pilote de l'avion Air Moorea a préféré attendre la fin du procès pour s'exprimer. Ces trois semaines ont été particulièrement éprouvantes pour la femme et les trois enfants de Michel Santurenne, chargé par la défense au cours de débats.
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Ils sont venus spécialement pour le procès : Christine, la femme de Michel Santurenne, le pilote d'Air Moorea et leurs trois enfants, Mickaël, Fabien et Virginie.
Après une carrière dans l'armée et une reconversion dans le civil à Air Finistère où il assurait la liaison pour l'île d'Ouessant, Michel Santurenne avait décidé de changer de vie, direction : la Polynésie. Recruté à Air Moorea en mai 2007, 3 mois avant l'accident, sa femme devait le rejoindre une fois la caisse maritime arrivée et le logement trouvé. Elle n'en a pas eu le temps.
Ils ont longuement hésité avant de répondre aux journalistes.
Polynésie la 1ère : Comment avez-vous vécu ces trois semaines de procès ?
Mickaël Santurenne : Moi et ma famille ne l'avons pas bien vécu. Nous avons été très bien accueillis par la Polynésie. Le seul truc dommageable, c'est le comportement des prévenus et des avocats à notre encontre et à l'encontre des parties civiles. Ils ne sont pas dignes, ils ne reconnaissent rien, ils disent que ce n'est pas de leur faute alors qu'on a bien vu que la vie de 20 passagers tenait à un fil. Ce fil-là a cassé, ça a amené 20 morts et on se retrouve aujourd'hui ici, en venant de métropole et c'est compliqué pour tout le monde. C'est très dur.
Beaucoup ont avancé la thèse du malaise de votre père, comment avez-vous pris cela ?
On ne peut pas le prendre autrement que mal. Ils essaient d'imputer la faute à mon père alors qu'il n'y a personne de plus méticuleux, de gentil...
Est-ce que ce procès vous a apporté des réponses ou a-t-il soulevé plus de questions ?
En l'occurence, ça pose beaucoup de questions sur l'entretien des avions en Polynésie française. Je m'inquiète pour la sécurité aérienne pour l'avenir, si rien ne change, si ces gens-là sont encore aux manettes, je pense qu'à mon avis, ça se reproduira, comme il y a déjà eu deux accidents mortels en Polynésie.
Quelle que soit la décision du tribunal, il y a aura probablement un appel. Êtes-vous prêts à vivre un second procès ?
Malheureusement, on n'aura pas le choix. La justice est faite comme ça. Elle ne donne pas toujours une réponse de suite, en première instance. Donc, fatalement il y aura appel, que ce soit d'une partie ou de l'autre. Mais je pense fortement que ce seront les prévenus qui feront appel.
Au cours des trois semaines de procès, le pilote a été au coeur des débats. Qu'aimeriez-vous dire aujourd'hui ?
Les erreurs d'entretien qui ont été au coeur du procès ont, à mon sens, démontré qu'il n'y a pas d'histoire de pilote. Le pilote a été exclu de la cause de cet accident. Par contre, à Air Moorea qui est sous tutelle d'Air Tahiti qui n'est pas dénué de tout reproche, ils sont de partie pris : les pilotes, surtout ce monsieur qui est venu avec sa petite maquette qu'il avait fabriquée dans son garage alors qu'il avait témoigné la semaine d'avant, qui a mis 11 ans à lire un dossier (du BEA ndlr.). Ils sont tous chapeautés par des experts. Il n'y avait qu'à voir le monsieur qui était derrière Me Quinquis, qui passait ses journées à faire des recherches sur sa tablette...S'ils étaient aussi clean que ça, ils n'avaient qu'à ouvrir le carnet de vol de l'avion et le carnet d'entretien et en l'occurence, ce n'est pas le cas. On a bien vu qu'il manquait des entretiens, le câble n'avait pas été inspecté, il était graissé...Des choses qui sont inadmissibles dans une compagnie aérienne.
Le procureur a commencé son réquisitoire en rendant hommage au pilote : "un homme qui a vu la mort en face et qui s'est battu jusqu'au bout. Il mérite le respect." On dit souvent qu'un procès aide les familles. Est-ce le cas pour vous ?
Ce que le procureur a dit nous a soutenu, c'est certain. Il a montré que le pilote avait été courageux, qu'il avait fait les démarches nécessaires dans la dernière phase de vol, dans ces 11 secondes pour essayer de remonter cet avion. Je pense que personne ne peut douter de cette chose-là, mis à part Me Quinquis et ses prévenus. Maintenant, la seule chose qui nous soutiendra, c'est le jugement qui sera rendu par le tribunal. J'ai grand espoir que ça aille dans le sens des parties civiles.
Après une carrière dans l'armée et une reconversion dans le civil à Air Finistère où il assurait la liaison pour l'île d'Ouessant, Michel Santurenne avait décidé de changer de vie, direction : la Polynésie. Recruté à Air Moorea en mai 2007, 3 mois avant l'accident, sa femme devait le rejoindre une fois la caisse maritime arrivée et le logement trouvé. Elle n'en a pas eu le temps.
Ils ont longuement hésité avant de répondre aux journalistes.
Polynésie la 1ère : Comment avez-vous vécu ces trois semaines de procès ?
Mickaël Santurenne : Moi et ma famille ne l'avons pas bien vécu. Nous avons été très bien accueillis par la Polynésie. Le seul truc dommageable, c'est le comportement des prévenus et des avocats à notre encontre et à l'encontre des parties civiles. Ils ne sont pas dignes, ils ne reconnaissent rien, ils disent que ce n'est pas de leur faute alors qu'on a bien vu que la vie de 20 passagers tenait à un fil. Ce fil-là a cassé, ça a amené 20 morts et on se retrouve aujourd'hui ici, en venant de métropole et c'est compliqué pour tout le monde. C'est très dur.
Beaucoup ont avancé la thèse du malaise de votre père, comment avez-vous pris cela ?
On ne peut pas le prendre autrement que mal. Ils essaient d'imputer la faute à mon père alors qu'il n'y a personne de plus méticuleux, de gentil...
Est-ce que ce procès vous a apporté des réponses ou a-t-il soulevé plus de questions ?
En l'occurence, ça pose beaucoup de questions sur l'entretien des avions en Polynésie française. Je m'inquiète pour la sécurité aérienne pour l'avenir, si rien ne change, si ces gens-là sont encore aux manettes, je pense qu'à mon avis, ça se reproduira, comme il y a déjà eu deux accidents mortels en Polynésie.
Quelle que soit la décision du tribunal, il y a aura probablement un appel. Êtes-vous prêts à vivre un second procès ?
Malheureusement, on n'aura pas le choix. La justice est faite comme ça. Elle ne donne pas toujours une réponse de suite, en première instance. Donc, fatalement il y aura appel, que ce soit d'une partie ou de l'autre. Mais je pense fortement que ce seront les prévenus qui feront appel.
Au cours des trois semaines de procès, le pilote a été au coeur des débats. Qu'aimeriez-vous dire aujourd'hui ?
Les erreurs d'entretien qui ont été au coeur du procès ont, à mon sens, démontré qu'il n'y a pas d'histoire de pilote. Le pilote a été exclu de la cause de cet accident. Par contre, à Air Moorea qui est sous tutelle d'Air Tahiti qui n'est pas dénué de tout reproche, ils sont de partie pris : les pilotes, surtout ce monsieur qui est venu avec sa petite maquette qu'il avait fabriquée dans son garage alors qu'il avait témoigné la semaine d'avant, qui a mis 11 ans à lire un dossier (du BEA ndlr.). Ils sont tous chapeautés par des experts. Il n'y avait qu'à voir le monsieur qui était derrière Me Quinquis, qui passait ses journées à faire des recherches sur sa tablette...S'ils étaient aussi clean que ça, ils n'avaient qu'à ouvrir le carnet de vol de l'avion et le carnet d'entretien et en l'occurence, ce n'est pas le cas. On a bien vu qu'il manquait des entretiens, le câble n'avait pas été inspecté, il était graissé...Des choses qui sont inadmissibles dans une compagnie aérienne.
Le procureur a commencé son réquisitoire en rendant hommage au pilote : "un homme qui a vu la mort en face et qui s'est battu jusqu'au bout. Il mérite le respect." On dit souvent qu'un procès aide les familles. Est-ce le cas pour vous ?
Ce que le procureur a dit nous a soutenu, c'est certain. Il a montré que le pilote avait été courageux, qu'il avait fait les démarches nécessaires dans la dernière phase de vol, dans ces 11 secondes pour essayer de remonter cet avion. Je pense que personne ne peut douter de cette chose-là, mis à part Me Quinquis et ses prévenus. Maintenant, la seule chose qui nous soutiendra, c'est le jugement qui sera rendu par le tribunal. J'ai grand espoir que ça aille dans le sens des parties civiles.