Sur le front de mer de Papeete au niveau du centre Vaima, sur la voie réservée aux taxis, une automobiliste stationne avec les warnings allumés au milieu des deux files de taxis.
Une situation interdite et récurrente qui empêche les chauffeurs de taxi de travailler convenablement. "Ce qu'on souhaiterait, c'est qu'ils nous mettent un sens interdit "sauf taxi" [pour] que ce soit réservé aux taxis, comme ça un jour [d'arrivée de] bateaux, il y a trois files, c'est-à-dire que même les voitures ne pourraient pas entrer. Il y avait des barrières avant, on les a enlevées", déplore Bob Carpentier, conseiller technique des syndicats de taxi.
"Réguler"
Mais pour les syndicats, la plus grosse difficulté reste l’attribution d’un trop grand nombre de licences de taxi ces dernières années, un assouplissement des règles par Moetai Brotherson. Après la crise du covid, 65 licences ont été distribuées pour porter à plus de 160 le nombre de taxis actifs, ce qui ne correspond pas à la demande au fenua selon Bob Carpentier, pour qui "il faut réguler", c'est-à-dire "qu'il y ait un quota comme dans les années 80, ou même avant. Ou une régulation c'est-à-dire que si un jour on atteint les 600.000 touristes que le président [du Pays] souhaite. A ce moment-là bien sûr qu'il faudra doubler le nombre de taxis. Mais là, on sature. Si c'est pour donner 100 licences et qu'il y en a 10 qui travaillent et 90 pauvres, ce n'est pas la peine non plus", insiste-t-il.
Démonstration de force ?
Si les discussions ne reprennent pas et que rien ne change, les syndicats se disent prêts à passer à l’action. "Pour la rentrée de janvier, malheureusement si le ministre ne nous reçoit pas, on fera une opération sur la route. S'ils veulent une démonstration de force, c'est malheureux parce que ça embêtera tout le monde mais on demande juste à être reçu et entendu, c'est tout. Je pense que eux-mêmes lors de notre dernier entretien avec le gouvernement, ils nous ont dit qu'on avait raison", précise Bob Carpentier.
En 2019, un projet de loi pour réguler le transport touristique avait vu le jour, quatre ans plus tard, il est à l’arrêt.
Le reportage de Jules Bourgat :