Point sanitaire : test + confinement pour tous les arrivants

Le Président Edouard Fritch et le ministre de la santé, Jacques Raynal.
Lors d'un point presse ce jeudi 7 mai, le président Edouard Fritch a évoqué l'obligation de se plier au test et au confinement de 14 jours dans un hébergement dédié, pour tous les arrivants, résidents comme fonctionnaires en mutation.
Lors d'un point presse ce jeudi 7 mai, le président de la Polynésie, Edouard Fritch, a rappelé les modalités obligatoires pour tous les arrivants en Polynésie.
 

Près d'un millier de Polynésiens bloqués en métropole

Les vols de continuité territoriale assurent, jusqu'à la fin du confinement, un vol tous les 10 jours pour Paris, affrété par l'Etat qui indemnise la compagnie aérienne afin de combler ses pertes, pour transporter prioritairement du fret médical et les évasanés en fin de soins, à la condition d'avoir un test négatif et de signer un engagement de confinement de 14 jours. Un nouveau test est prévu à la sortie du confinement.

"Nous pouvons aujourd'hui envisager d'élargir ce rapatriement à nos résidents et à nos étudiants en attente en métropole" a déclaré Edouard Fritch. La délégation de la Polynésie française à Paris a recensé 351 étudiants et 647 résidents, soit un total de 998 résidents en attente de retour, auxquels il faut ajouter les fonctionnaires qui doivent prendre leur poste. Ils sont 1 500 qui doivent arriver entre fin mai et le 31 juillet.
La procédure sera la même pour tous : test obligatoire négatif avant l'embarquement à Paris et confinement dès la descente d'avion dans des centres définis par le Pays, pendant 14 jours.
Selon Edouard Fritch, il n'est pas possible de faire appel à des contractuels "nos enfants ont besoin de vrais professeurs [...] de plus, les mobilisations ont commencé en mars, ce n'est donc plus possible de les changer."
 

Des retours en fonction de la capacité en centre de confinement

A ce jour, la capacité d'accueil du Pays est de 346 chambres dont 770 lits, en cité universitaire ou dans les appartements du CAMICA (Conseil d'Administration de la Mission Catholique de Tahiti). "Cela limite le flux des arrivants à chaque vol," a expliqué Edouard Fritch.

Pour l'heure, il n'est pas possible d'embarquer les colis postaux en instance sur le tarmac de Roissy. Il y aura "vraisemblablement" un vol spécial supplémentaire, affrété par le Pays, avec "un minimum de passagers en fonction des capacités d'hébergement."
"Nous sommes très préoccupés par la situation de nos compatriotes," a assuré Edouard Fritch. Le Pays est actuellement en négociation avec des hôtels se doter d'une capacité supplémentaire de 300 chambres. Les frais d'hébergement, de nourriture et de blanchisserie pendant 14 jours sont à la charge du Pays. Le Ministère de l'Education Nationale a prévu de son côté, un confinement et le financement du confinement de ses agents. Des discussions sont en cours avec la gendarmerie. "Je veux que le traitement soit le même pour tout le monde," a affirmé Edouard Fritch.

Des critères seront établis pour organiser les retours, le premier étant le test, puis en fonction de l'âge, d'un éventuel handicap, des difficultés de logement et des moyens financiers. "Il n'y aura pas de favoritisime," a averti Edouard Fritch.
En attendant, la délégation de la Polynésie française à Paris assure les aides alimentaires urgentes pour les Polynésiens en difficulté, "mais selon notre recensement, la plupart sont logés."
Le prochain vol de continuité territoriale arrive dimanche 10 mai.
 

Deuxième vol pour Shanghai

"Une seconde vague serait insupportable [...] il faut donc suivre le confinement à la lettre," a rappelé Edouard Fritch. 
Concernant les Polynésiens bloqués à l'étranger, le Pays leur conseille de rejoindre Paris, seule liaison avec la Polynésie.
"Nous allons continuer à nous équiper," a déclaré Edouard Fritch. Un second vol pour Shanghai doit partir le 25 mai pour récupérer du matériel. "La Nouvelle-Zélande est largement au-dessus des prix en Chine. [...] Mais 100 Fcp le masque en pharmacie, ce ne sera plus le prix demain."

Le Président de la Polynésie espère "un déconfinement total fin juin et une reprise des vols d'Air Tahiti Nui début juillet, en fonction de la propagation du virus d'ici là".
Les voyages dans les îles ne sont pas encore envisagés "les maires ont été fortement opposés à ces retours pour protéger la population, ce que nous avons bien compris." Le Pays doit avoir une nouvelle réunion de consultation lundi 11 mai avec les maires qui demandent aussi un test et un confinement systématiques.
 

Un courrier pour remettre le couvre-feu

Le Président de la Polynésie assure que "tous les maires désapprouvent le référé" qui suspend le couvre-feu et l'interdiction des rassemblements.
Le Pays demande au Haut-Commissaire de maintenir ce couvre-feu à partir de 22h jusqu'à 5h et l'interdiction des rassemblements, "c'est presque un ordre. Le couvre-feu a allégé les délits."