Procès d'Air Moorea : les prévenus à la barre

Aujourd'hui, au procès du crash du twin otter d’Air Moorea, le tribunal correctionnel a commencé à interroger les prévenus. Les juges ont tenté de mettre le doigt sur tous les aspects de la maintenance des avions et sur les responsabilités.

 
Des documents qui n’ont pas de date. Des inspections qui ne sont pas réalisées.

Pourtant Freddy Chanseau affirme à la barre du tribunal correctionnel, «  en matière aérien, on ne peut pas faire n’importe quoi ».
L'ancien directeur général d’Air Moorea estime qu’il n’est pas un technicien mais il a toute de même remis en question les analyses des experts judiciaires en aéronautique. D’ailleurs, il est catégorique, « la rupture du câble n’est pas la cause du crash ».

Pour lui, il y a un problème dans la trajectoire du twin otter. Il ne comprend pas pourquoi l’avion a accéléré en chutant.
« Pour un non technicien vous vous avancez beaucoup », lui a fait remarqué le président de la cour. 

Le président justement a demandé à Jacques Gobin pourquoi il n’était pas plus actif dans le contrôle du travail de ses mécaniciens. Le directeur technique a rétorqué qu’il ne devait pas « faire d’ingérence ».

A la lueur de preuves, Jean-Pierre Tinomara, chef de l’atelier, l’admet, certains « n’ont pas fait leur travail ».

Mais les prévenus soulignent que les anomalies relevées par les mécaniciens ou les pilotes , avant l’accident du 9 août 2007, n’ont pas été signalées à la direction et que les autorités de contrôle n’ont pas retiré l’agrément de navigabilité de la compagnie aérienne.

Après le drame, c’est une autre histoire. « 46 écarts » ont été relevés en 30 mois soit un peu plus d’un par mois au sein de la compagnie aérienne après le crash.

Des écarts en rapport avec « la sécurité des vols » a rappelé le procureur. « On voulait nous arrêter » a indiqué Freddy Chanseau pour qui des ordres ont été donnés depuis Paris pour que la compagnie aérienne ne puisse plus continuer ses rotations.