Hier à l'Assemblée de Polynésie, le ministre de l’Economie a annoncé qu'il allait présenter prochainement la réforme de la protection sociale généralisée dont les premières mesures seront mises en place, début 2022.
Car il y a urgence. La réforme de 2019 allongeant la durée de cotisations avait fait augmenter les départs à la retraite cette année-là. Aujourd’hui un nouveau plan de réforme est donc à l'étude.
Rencontrer le ministre
Mardi prochain, le comité de suivi des retraites (COSR) doit présenter des recommandations au gouvernement pour sauver le système des retraites.
Emile Vernier, le président du SDIRAF, le Syndicat de défense des intérêts des retraités actuels et futurs, va lui aussi rencontrer le ministre de l'Economie pour lui dire combien la situation est délicate.
La caisse de retraite sous perfusion
Les réformes passées ont été insuffisantes, celles de 2012 et la dernière de 2019, ont été mises à mal, notamment par la crise sanitaire.
A ce propos, écoutez Dimitri Pitoeff, membre du COSR :
Dimitri Pitoeff
Le principal problème pour Emile Vernier, "c'est l'emploi", ou plutôt le manque d'emplois. "C'est au gouvernement de faire en sorte que l'emploi se développe avec le secteur privé", dit-il.
Conséquence : avec de moins en moins de gens actifs, il n'y a plus de réserve dans la caisse de retraite gérée par la CPS. "Elle ne vit que sur 2 choses : les excédents des autres branches (handicap, famille, social) et les prêts consentis à la CPS à travers les PGE (prêts garantis par l'Etat) dont le 2e PGE de 7 milliards cfp accordé par le Pays. Mais cet argent ne sert qu'à couvrir les dépenses pour une demi-année. Donc à la mi-2022, la CPS sera en cessation de paiement", explique Emile Vernier.
Ecoutez-le :
Emile Vernier
Mettre la main à la poche
Emile Vernier préconise une solution radicale : "changer du tout au tout, car aujourd'hui beaucoup de gens gagnent de l'argent, mais ne cotisent rien", constate-il.
Dimitri Pitoeff, membre du conseil d'orientation et de suivi des retraites, va dans le même sens. Mais voit plus plus large. Selon lui, "pour sauvegarder le système, il y a une règle : c'est que tous les acteurs du champ de la retraite apportent leur contribution. Ce sont les employeurs, les salariés, les retraités, et le Pays. Tous ces acteurs doivent apporter leur part à la sauvegarde du régime par répartition".