[REPLAY] KIDREPORTERS n°1 – Les cargos : parcours d'un conteneur à Papeete

Beaucoup des produits que nous utilisons, consommons… arrivent par bateau, dans des conteneurs sur de gros cargos depuis l’Europe via le canal de Panama ou depuis l’Asie. Mais comment ça marche ?Les Kidreporters vous emmènent au port de Papeete suivre le parcours d’un conteneur…

LE REPLAY

 

Une escale de 18 heures environ

Le cargo se présente généralement vers 5h45 à 2 miles de la passe. Un pilote qui connait très bien le port du Papeete rejoint le cargo pour prendre les commandes du navire. En parallèle, un remorqueur assiste le cargo pour le mettre à quai. C’est sur ce bateau que nos kidreporters ont eu la chance d’embarquer…

Avec une vitesse moyenne de 17 à 20 nœuds, ce cargo met 11 jours de navigation entre Panama et Tahiti. Il pèse 30 000 tonnes, l’équivalent de 600 avions A320 ! Il mesure 200m de long, et peut transporter 2000 conteneurs. Et encore il existe des porte-conteneurs encore plus gros, mesurant 400 m de long et pouvant porter jusqu’à 23.000 conteneurs. Mais ceux-là, pour le moment, ils ne peuvent pas rentrer dans le port de Papeete, car la passe n’est pas assez profonde.

Il y a des petits conteneurs de 20 pieds et des grands conteneurs de 40 pieds. En anglais, on parle en pied, pas en mètre, un pied = 0,3 mètre. Des bleus, des rouges… ce sont des conteneurs classiques…

Le cargo reste environ 18 heures à quai. Papeete est sa plus grande escale. Mais l’équipage reste à bord pour préparer la prochaine navigation et entretenir les moteurs, qui ne s’arrêtent jamais.

Les équipes phytosanitaires 

Avant de décharger le navire, les équipes phytosanitaires doivent monter à bord pour inspecter le navire. Ce sont les premiers à monter, ils traitent les cales ouvertes en pays infectés, inspectent le pont à la recherche d’insectes nuisibles, notamment le scarabée rhinocéros ou rhinocéros des cocotiers. C’est un insecte très redouté par tous les pays du Pacifique sud, car il fait beaucoup de dégâts sur les cocotiers. 

Le contrôle terminé, si tout est ok, le cargo abaisse le pavillon jaune, signifiant aux aconiers qu’ils peuvent commencer le déchargement du navire.

Les aconiers 

C’est un étrange balai qui commence : grues, engins, camions, chacun sait précisément ce qu’il doit faire. L’ensemble des opérations, déchargement et chargement, doit se faire en 18 heures maximum, pour ne pas prendre du retard sur le prochain port. Sur 2000 conteneurs, 300 sont à décharger à Papeete. Les autres restent à bord, solidement attachés entre eux, en attendant leur prochain port de destination Noumea, Sidney ou Melbourne. 

La plupart des conteneurs repartent vides car la Polynésie exporte peu, principalement du monoi et de la nacre. Sur les 40.000 conteneurs qui arrivent pleins chaque année, 2300 conteneurs, soit 5%, vont à l’export.

Pour ne pas se tromper entre toutes les boîtes à décharger ou charger, les aconiers disposent d’un plan, transmis par l’agent maritime de la compagnie.

L’agent maritime

Avant l’arrivée du cargo, la compagnie maritime transmet aux aconiers un plan de chargement, qui indique au grutier quels conteneurs sont à décharger et lesquels sont à charger, grâce à code couleur. 

La ligne de notre cargo s’arrête ainsi dans 19 ports. Il part d’Europe, passe par Panama, va jusqu’en Nouvelle-Zélande, puis fait demi-tour. Le trajet complet dure trois mois. D’autres lignes arrivent par l’Est. Elles partent d’Australie, Nouvelle-Zélande, et rejoignent l’Amérique en passant par Tahiti et font ainsi l’aller-retour. D’autres lignes font des  aller-retour entre la Nouvelle-Zélande et Tahiti en desservant toutes les petites îles entre comme les Samoa, les Cook. Au total la compagnie CMA CGM que nous avons rencontrée possède 285 lignes différentes, soit 400 ports dans 160 pays différents du Monde, mais il y a d’autres compagnies encore. 

Les douanes 

Quand tous les conteneurs sont déchargés, il reste encore une étape avant de pouvoir récupérer les marchandises : les douanes. Ils contrôlent toutes les marchandises qui arrivent sur le territoire, et principalement les marchandises illicites, tels que la drogue, l’alcool, les armes et les marchandises de contrefaçon...

Le transitaire

Et enfin, quand le client -ce peut être un particulier, une entreprise ou un magasin- a payé la taxe d’importation, le transitaire avec un camion vient récupérer le conteneur et l’emmène chez son client. Une grande partie des conteneurs reste à Tahiti, mais certains partent dans les îles, avec de plus petits cargos, comme le Taporo, le Hawaiki nui ou le Aranui, ou d’autres encore…

La capitainerie 

Toutes les entrées et sorties des bateaux sont supervisées depuis la vigie de la capitainerie par les opérateurs de vigie. Ils sont chargés de faire entrer et faire sortir les bateaux. Le départ du cargo est généralement prévu le soir vers 21h. 

La plupart des marchandises arrivent à Tahiti par cargos, mais aussi dans le Monde, puisque le transport maritime représente 90% du trafic mondial, soit plus de 10 milliards de tonnes chaque année !

Pour revoir tous les reportages de la saison 1, rendez-vous sur la chaîne YouTube des « Kid reporters ».

Kidreporters : 

Ilikea DHALLUIN

Gaultier CHASTANG

Arutea TAPUTUARAI

Haukea HANOUX

Personnes interviewées par ordre d’apparition dans le reportage : 

Jean-Paul LE CAILL, Directeur du Port de Papeete

Alphonse KAUTAI, Commandant du Port de Papeete

Martin FIATTE, pilote de la pilotine, Président de la station de la pilotage Te Ara Tai du port de Papeete

Teiva VIRI, capitaine du remorqueur

Ramon TAAE, Direction de la biosécurité de Polynésie française

Laurent GOULET, agent maritime CMA CGM

Wendy TARUOURA, Inspectrice au Bureau de dédouanement du Port de Papeete

Vaite YUE, Contrôleuse principale au Bureau de dédouanement du Port de Papeete