Un saut et une nage parfaitement maîtrisés… C’est l'œuvre de la grande championne Sharon Van Rouwendaal. Telle un poisson dans l’eau, elle rejoint Ohana Sommers en plein milieu du parcours. C’est la belle surprise du jour pour le nageur. "Quand je l’ai vu arriver j’ai cru que c'était une camarade, donc je n’ai pas compris mais quand j’ai vu la façon de nager et la technique, je me suis dit 'ah ça c’est la championne'. J’ai essayé de 'hastyle', d’aller vite, j’étais déjà à fond" confie le jeune homme, admiratif. Forcément, sa mère ne peut être que fière elle aussi. "On ne s’y attendait pas, c’était une belle surprise. Je pense qu’il a été un peu perturbé, parce que du coup le cap a dérivé (...). On n'a pas souvent la chance d'avoir des champions chez nous : ça leur fait voir qu’à l’international, c’est possible de faire des choses" exprime Claudie Lebourgeois.
Invitée spéciale de la Tahiti Swimming Dream, Sharon Van Rouwendaal est double championne olympique, quadruple championne du monde en eau libre et plusieurs fois championne du monde d'Europe. Le jour de la traversée, tout le monde a les yeux rivés sur elle. De son côté, la néerlandaise qui a nagé dans la Seine aux jeux Olympiques goûte aux plaisirs de l'Océan Pacifique et a même droit à un comité d’accueil de qualité. "Avec les dauphins c’est une expérience que je n’ai jamais eue (...). Je veux nager avec toutes les personnes qui nagent juste cinq minutes pour le plaisir" confie-t-elle.
Si pour la championne en vacances, c’est un moment de pur régal, pour d’autres, c’est aussi un challenge de taille. Alors que leur tour approche, les plus jeunes participants appréhendent. Manoa Brasse n'a pas peur du grand bleu mais craint le courant et les vagues. "Le stress monte ! C’est la première fois (...). On s'est entraînés tous les jours à la piscine et à la mer" raconte-t-il l'adolescent de 13 ans.
Pour cette troisième édition, 43 nageurs ont pris le départ à Taapuna, dès six heures du matin. Direction Moorea par le grand large à la seule force des bras. La traversée est aussi impressionnante qu’effrayante. "C’est vraiment un défi, un défi personnel ou par équipes mais même quand on est en équipes (...) lutter contre soi-même parce-qu’il y a du doute" souligne Sylvain Roux, l’un des membres organisateurs de l’événement.
Les premiers clubs franchissent la ligne d’arrivée sur la plage de Temae après 6h15 de course. Mais pour eux, le temps ne compte pas vraiment : finir la course, c’est déjà une victoire. "Quand on est arrivés vers le récif de Moorea, il y avait beaucoup de vagues, c’était dur. Fatigant surtout. Et quand on a passé la barrière c’était tout calme et quand on est arrivés, c’était la récompense !" témoigne Paolo Grolli, du cercle des nageurs de Polynésie. "Je suis content de terminer parce-que l’année dernière, on a dû aller sur le bateau pour aller sur le récif comme il y avait beaucoup de houle mais là on a pu faire toute la traversée en nageant" relate à son tour Herehau Yun-Teauroa, du club OLP.
Au bout de 6h50, Steven Lorzil vient à bout de la course à Temae. Habitué des grandes compétitions, il était le seul nageur à effectuer les 24 kilomètres sans aucun relais.
Dans le cadre de cette troisième Tahiti Swimming Dream, une traversée de 5,4 kilomètres entre Taha'a et Raiatea avait également eu lieu le 16 novembre, en collaboration avec le Club de natation du Tapioi. Plus de 90 participants ont répondu présents.