Rima Here, le refuge des personnes handicapées

L'extension du village Rima Here va permettre d'accueillir 16 pensionnaires de plus. Mais voilà, la demande est telle, et la détresse de certains malades atteints de troubles mentaux est si grande que cela représente une goutte. Néanmoins ce centre reste une porte ouverte vers l'insertion.

Le centre Rima Here, côté jardin, est en plein aménagement pour que les pensionnaires puissent planter et vendre leurs plantes. 

 

Et puis côté cour, ce sont 16 chambres supplémentaires qui seront livrées dans un an et qui viendront s’ajouter aux 24 disponibles.

 

Dérisoire car la population polynésienne en souffrance mentale est estimée à 10 000 personnes. Toutes n’ont pas besoin d’un hébergement à plein temps, mais beaucoup quand même, car il n’est pas facile de gérer certains handicaps à la maison. "Il y a des situations complexes où des familles ont malheureusement des difficultés à s'occuper des gens, qui eux-mêmes en ont, donc parfois il y a des maltraitances à leur encontre", explique Ian Fasoli, moniteur-éducateur.

 

 

Rima Here, pour les 72 adultes, qui le fréquentent c’est un havre de paix. Un lieu où leur handicap, parfois lourd, est accepté et géré par une dizaine d’accompagnants bienveillants. "C'est un métier pour lequel tu es né, tu peux l'apprendre, mais tu l'as en toi. C'est instinctif, tu l'as en toi, c'est un don de soi, c'est beaucoup de partage sans recevoir en retour. Et avec le peu de moyens, c'est donner à chacun d'eux beaucoup de joie et de bonheur, et surtout beaucoup d'amour", explique Sabine Moua, monitrice-éducatrice.

"Je suis heureux avec ma nouvelle famille, accepté. [Avant], je traînais dans la rue", avoue Hei, un pensionnaire. Marguerite ajoute qu'"on mange bien ici, je suis grosse, il y a des gâteaux, biscuits, Coca, café". 

Insertion sociale et professionnelle

 

Pour sa part, Marc Antoine a de la chance. Il s’envole samedi pour les sports d’hiver, en France et ils sont 4 dans son cas. Une opération exceptionnelle, hors budget qui lui se monte à 55 millions annuels quand il en faudrait 120…

Mais leur cause n’intéresse pas grand monde car ils ne sont pas faciles à placer. "On travaille avec eux l'insertion sociale, avoir un rôle dans la société, mais aussi l'insertion profesionnelle pour ceux pour qui c'est possible, mais pas pour tous...On travaille petit à petit, au fur et à mesure de l'accompagnement. Certains arrivent à trouver un emploi en entreprise, un appartement puis devenir autonomes", constate Lisa Piron, éducatrice spécialisée.

Ces êtres sans défense et sans filtre sont victimes de la naissance ou d’accidents, mais aussi des mauvais traitements. Leur fragilité appelle à bien plus de considération de la part de la société toute entière.