Savoie : quatre morts dans une avalanche à Tignes

Les secours ont d'abord cru que neuf personnes avaient été ensevelies. Mais seules les quatre victimes auraient été emportées par la coulée de neige. Des volontaires participent aux opérations de secours après l'avalanche mortelle survenue à Tignes (Savoie), le 13 février 2017.

C'est la plus grave avalanche de la saison. Une coulée de neige a tué quatre surfeurs, lundi 13 février, près de Tignes (Savoie). Les opérations de secours étaient toujours en cours, lundi après-midi, pour retrouver d'éventuelles autres victimes prisonnières de la neige.

Une coulée de neige large de 400 mètres s'est déclenchée dans le secteur hors piste de Tovière, à quelques dizaines de mètres seulement des remontées mécaniques de la station de Tignes, entre 10 heures et 11 heures, lundi 13 février (heure française). L'avalanche est survenue sur la pente du Lavachet, à 2 100 m d'altitude, dans le massif de la Vanoise, en Haute Tarentaise.

Une avalanche de type plaque


"Une plaque à vent s'est décrochée à la suite du passage d'un groupe de skieurs en vacances dans la station, encadré par un professionnel", précise la station de Tignes-Val d'Isère dans un communiqué. "A la vue des images, on remarque qu'il y a une cassure linéaire tout en haut de la zone de départ de l'avalanche. C'est la signature typique d'une avalanche de type plaque, explique Daniel Goetz, nivologue à Météo France. Très souvent, elle est causée par une surcharge extérieure au manteau neigeux. Vu l'importance du groupe de personnes, c'est très probable qu'il ait déclenché cette plaque."

Selon le sous-préfet d'Albertville, le moniteur avait déjà emprunté ce passage en hors-piste plus tôt dans la matinée. Il est revenu sur place une deuxième fois avec trois surfeurs. L'avalanche s'est déclenchée alors qu'ils "effectuaient une traversée à pied", en portant leurs snowboards à la main. Le personnel de la station a donné l'alerte et "immédiatement prévenu les secours" après avoir "aperçu la coulée". 

Le risque d'avalanche était, lundi, de trois sur une échelle de cinq. Qualifié de "marqué" par Météo France, ce niveau ne prévoit pas en principe "de départs spontanés d'avalanches de grande ampleur". Il indique toutefois un risque de déclenchements "surtout par forte surcharge", en particulier sur certaines pentes.

Quatre personnes tuées



Le groupe emporté par l'avalanche était constitué de trois vacanciers français : un père de 48 ans, son fils de 15 ans et son beau-fils de 19 ans. Ils étaient accompagnés par un "moniteur de la station", âgé de 59 ans, selon le sous-préfet d'Albertville. Deux victimes ont été sorties de la neige en vie, mais dans un état grave. Elles n'ont pas survécu à leurs blessures.

Il s'agit de l'avalanche la plus meurtrière depuis le début de la saison de ski. Depuis novembre, 13 coulées de neige sont survenues dans les Alpes et les Pyrénées, faisant au total trois morts, selon un décompte de l'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches (Anena). La saison précédente, 45 accidents de ce type avaient eu lieu en France, faisant 21 morts.

Les opérations de recherche se poursuivent
 

Les opérations de recherche se poursuivaient, lundi après-midi, pour tenter de retrouver d'éventuelles autres victimes prisonnières de la neige. Les secours ont un temps cru que cinq autres personnes avaient été ensevelies par l'avalanche, portant le nombre de surfeurs emportés à neuf. Certains clients avaient en effet été enregistrés deux fois : une fois lors de leur réservation en ligne et une seconde fois par le moniteur.

"Nous avons de bonnes raisons de penser qu'il n'y a pas d'autres victimes [que les quatre surfeurs tués], a précisé le sous-préfet d'Albertville, lundi après-midi. Le moniteur avait pris soin de doter l'ensemble du groupe d'appareils détecteurs de victimes d'avalanche."  Une cinquième personne, un adolescent, était avec les victimes "quelques minutes avant le drame". Le jeune homme, qui "était censé rejoindre ses camarades en descendant par la piste", est entendu par les CRS d'Albertville. Son audition doit permettre de confirmer qu'il n'y avait pas d'autres skieurs présents au moment de l'avalanche.