Aux Marquises, comme dans les autres archipels, de nombreux patentés ont touché, depuis le début de la crise sanitaire, les aides du pays et de l’état, les trois premiers mois. Après les choses se sont compliquées. États des lieux, alors que l’activité touristique repart difficilement.
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278 000 francs par mois ! Voilà la somme rondelette que les patentés ont pu toucher de mars à mai, en cumulant aides locales, et de l’état français. Mais à la sortie du confinement, au bout de ces trois mois, de nouveaux dispositifs de moindre ampleur ont été instaurés. Paradoxe, les aides du lointain état français, même un peu réduites, restent relativement accessibles en quelques coups de clics sur internet. En revanche, l'accès aux aides « pays » ressemble parfois à ces sentiers escarpés qui font le bonheur des chèvres du pays des hommes !
Nous l’appellerons « Sandrine », puisqu’elle préfère cacher son véritable prénom, tout en sachant que presque tout le monde de Nuku Hiva à Fatu Hiva va la reconnaître. Elle navigue entre les îles marquisiennes depuis de longues années, aux côtés de son capitaine de cœur. Leur catamaran embarque les visiteurs pour une découverte passionnante de ces îles si attachantes.
Mais « Sandrine » a eu auparavant, une autre vie, celle de consultante en relations humaines pour de grands groupes comme Air France, Areva, Total et quelques grandes banques. Elle a beaucoup fréquenté aussi les services décentralisés à Nuku Hiva de la chambre de commerce et de la CPS. Elle a donc acquis une connaissance rare sous nos latitudes des « pratiques administratives et du charabia afférent » comme elle le dit en riant. Connaissances précieuses quand il fallut constituer des dossiers pour répondre aux exigences des autorités du pays pour obtenir ces aides, annoncées là-bas à Papeete. Un savoir-faire qu’elle a partagé bénévolement pendant et après le confinement avec de très nombreux patentés marquisiens.
Aux Marquises, en dehors de Atuona et de Taioha’e, la 4G est un mirage inaccessible. Alors pour charger les lourdes pièces jointes nécessaires à la constitution des dossiers... Et « Sandrine » de raconter, que se rendre dans un lieu où trouver une bande passante internet suffisante, n'était pas considéré par les gendarmes comme une raison légitime de sortie pendant le confinement. Heureusement la balade du chien, elle était admise, alors va pour la sortie de toutou, ordinateur sur les genoux !
La quasi-totalité de patentés des Marquises accumule un chiffre d’affaire annuel de moins de cinq millions, ce qui les dispense d’une comptabilité tenue par un professionnel. Les comptes sont donc inscrits souvent dans des carnets plus ou moins bien tenus. Imaginez alors de devoir justifier dans ces conditions auprès du SEFI des pertes comptables d’une année sur l‘autre ! Il y avait aussi obligation de présenter des mails d’annulation, pour prouver une perte d’activité, alors que beaucoup de sorties se décident au dernier moment, ou à la journée. Bref une jolie usine à gaz administrative, dont il a fallu déjouer les pièges. Le téléphone de « Sandrine » a chauffé pendant des heures pour sortir ses camarades patentés des ornières, dissimulées derrière chaque ligne des formulaires.
Le parcours était ardu, mais il est incontestable que ces mesures dites de relance et soutien ont fait beaucoup de bien à tous ces professionnels réduits au chômage technique, même si un pourcentage réduit de prestataires y a eu accès, une fois les vannes de la période du confinement refermées.
« Sandrine » peut témoigner que les échéances des prêts de la Sofidep ont bien été suspendues pendant 6 mois, que les impôts et les charges sociales ont pu aussi être effectivement décalés.
La CPS qui est au centre du dispositif, car disposant des déclarations de tous les patentés sur leurs revenus de 2019, sert aussi de relais bancaire pour le versement des aides. Elle aura aussi les moyens de vérifier si les déclarations des uns et des autres n’ont pas été un peu « exagérées « . Il se dit que des lettres de demande de remboursement de trop versé commencent à arriver dans les vallées ces jours-ci. Leur nombre et leur ampleur dépendront sans doute de choix politiques dans les ministères. Car pour bénéficier de ce plan d’après confinement, il fallait une activité mensuelle nulle. Avec une reprise même très modérée du tourisme, la tentation était grande, chez certains patentés, d’oublier de déclarer ces quelques rentrées parfois si modestes ! En résumé, aux Marquises comme ailleurs, les aides sont souvent arrivées avec du retard à l’allumage, mais elles ont eu le mérite de permettre ensuite à de nombreuses familles de garder la tête hors de l’eau.
Un premier cas positif a été détecté à Nuku Hiva. L’activité touristique, pourtant déjà réduite ces derniers mois aux visiteurs « résidents » va t’elle se poursuivre ? Les aides devraient être maintenues jusqu’à la fin de l’année. Au-delà c’est l’inconnu, aux Marquises comme ailleurs.
Un profil rare
Nous l’appellerons « Sandrine », puisqu’elle préfère cacher son véritable prénom, tout en sachant que presque tout le monde de Nuku Hiva à Fatu Hiva va la reconnaître. Elle navigue entre les îles marquisiennes depuis de longues années, aux côtés de son capitaine de cœur. Leur catamaran embarque les visiteurs pour une découverte passionnante de ces îles si attachantes.
Mais « Sandrine » a eu auparavant, une autre vie, celle de consultante en relations humaines pour de grands groupes comme Air France, Areva, Total et quelques grandes banques. Elle a beaucoup fréquenté aussi les services décentralisés à Nuku Hiva de la chambre de commerce et de la CPS. Elle a donc acquis une connaissance rare sous nos latitudes des « pratiques administratives et du charabia afférent » comme elle le dit en riant. Connaissances précieuses quand il fallut constituer des dossiers pour répondre aux exigences des autorités du pays pour obtenir ces aides, annoncées là-bas à Papeete. Un savoir-faire qu’elle a partagé bénévolement pendant et après le confinement avec de très nombreux patentés marquisiens.
A la recherche de la 4 G.. et autres complications
Aux Marquises, en dehors de Atuona et de Taioha’e, la 4G est un mirage inaccessible. Alors pour charger les lourdes pièces jointes nécessaires à la constitution des dossiers... Et « Sandrine » de raconter, que se rendre dans un lieu où trouver une bande passante internet suffisante, n'était pas considéré par les gendarmes comme une raison légitime de sortie pendant le confinement. Heureusement la balade du chien, elle était admise, alors va pour la sortie de toutou, ordinateur sur les genoux !
La quasi-totalité de patentés des Marquises accumule un chiffre d’affaire annuel de moins de cinq millions, ce qui les dispense d’une comptabilité tenue par un professionnel. Les comptes sont donc inscrits souvent dans des carnets plus ou moins bien tenus. Imaginez alors de devoir justifier dans ces conditions auprès du SEFI des pertes comptables d’une année sur l‘autre ! Il y avait aussi obligation de présenter des mails d’annulation, pour prouver une perte d’activité, alors que beaucoup de sorties se décident au dernier moment, ou à la journée. Bref une jolie usine à gaz administrative, dont il a fallu déjouer les pièges. Le téléphone de « Sandrine » a chauffé pendant des heures pour sortir ses camarades patentés des ornières, dissimulées derrière chaque ligne des formulaires.
Des aides précieuses
Le parcours était ardu, mais il est incontestable que ces mesures dites de relance et soutien ont fait beaucoup de bien à tous ces professionnels réduits au chômage technique, même si un pourcentage réduit de prestataires y a eu accès, une fois les vannes de la période du confinement refermées.
« Sandrine » peut témoigner que les échéances des prêts de la Sofidep ont bien été suspendues pendant 6 mois, que les impôts et les charges sociales ont pu aussi être effectivement décalés.
La CPS qui est au centre du dispositif, car disposant des déclarations de tous les patentés sur leurs revenus de 2019, sert aussi de relais bancaire pour le versement des aides. Elle aura aussi les moyens de vérifier si les déclarations des uns et des autres n’ont pas été un peu « exagérées « . Il se dit que des lettres de demande de remboursement de trop versé commencent à arriver dans les vallées ces jours-ci. Leur nombre et leur ampleur dépendront sans doute de choix politiques dans les ministères. Car pour bénéficier de ce plan d’après confinement, il fallait une activité mensuelle nulle. Avec une reprise même très modérée du tourisme, la tentation était grande, chez certains patentés, d’oublier de déclarer ces quelques rentrées parfois si modestes ! En résumé, aux Marquises comme ailleurs, les aides sont souvent arrivées avec du retard à l’allumage, mais elles ont eu le mérite de permettre ensuite à de nombreuses familles de garder la tête hors de l’eau.
Un premier cas positif a été détecté à Nuku Hiva. L’activité touristique, pourtant déjà réduite ces derniers mois aux visiteurs « résidents » va t’elle se poursuivre ? Les aides devraient être maintenues jusqu’à la fin de l’année. Au-delà c’est l’inconnu, aux Marquises comme ailleurs.