Il viole une élève de CM2 pendant la classe

Ce jeudi 8 avril, un enseignant accusé de viol sur une élève de CM2 en pleine classe a été condamné à 6 ans de prison avec maintien en détention, interdiction définitive d’exercer une activité professionnelle ou bénévole en relation avec des mineurs. Compte-rendu d'audience 

Le procès s'est déroulé à huis clos partiel, ce jeudi, devant le tribunal correctionnel. Un enseignant était jugé pour viol sur une élève de CM2 en pleine classe. La petite fille a seulement 11 ans quand un jour son instituteur lui demande de venir le rejoindre à son bureau, qui se trouve dans un coin, à l'abri des regards. Il donne des exercices à la classe et lui dit de venir faire les siens à côté de lui sur une chaise. L'élève obéit. C'est à ce moment-là que l'enseignant a commencé à poser sa main sur ses cuisses avant de remonter vers son entrejambe. Il a passé sa main sous son short, il lui caresse le sexe, il prend même la main de la petite fille, et la met dans son pantalon et s’en sert pour se masturber jusqu’à l’éjaculation. Une fois, l'acte commis, il lui demande de se taire, de n'en parler à personne... 

La petite fille est choquée et traumatisée. Malgré tout, elle a le courage de dire non lorsque l'instituteur revient à la charge, un autre jour. N'acceptant pas le refus, l'homme la gifle, la fillette continue à refuser, il la gifle alors une seconde fois. L'élève finit par céder et le rejoindre. Il recommence alors à la pénétrer avec ses doigts. Ces agressions sexuelles dureront entre les mois de janvier et de juillet 2008. Elle dénonce les faits à l’une de ses sœurs, ses parents sont aussi mis au courant mais personne n’agit. Ce n’est qu’à l’âge de 22 ans, soit 11 ans après les faits, qu’elle décide de parler après trois tentatives de suicide où elle essayera de s’égorger, de prendre des médicaments et de s’ouvrir les veines. 

 

"Quand je caressais Maeva*, je pensais à mon ex-femme. J’étais mélangé entre jalousie et colère". 

Déclaration du prévenu

 

Pourquoi a-t-il fait ça ? Parce qu’il avait des problèmes avec sa compagne, raconte t-il à la barre du tribunal. "Je voulais la rendre jalouse", a t-il déclaré expliquant qu'il voulait se venger de la relation que sa femme semblait entretenir avec un autre homme. "Quand je caressais Maeva*, je pensais à mon ex-femme. J’étais mélangé entre jalousie et colère". Selon le psychiatre, le prévenu ne reconnaît pas sa déviance sexuelle et présente un risque élevé de récidive. Il est manipulateur, calculateur, il minimise les faits mais il n’a pas d’anomalies psychiques, a estimé l'expert.

Une autre série de faits lui sont reprochés, qui se sont déroulés cette fois en 2012 sur trois filles dans un CJA. Elles lui reprochent des attouchements sexuels : il passait près d’elles et caressait leurs seins. Lui, prétend que c’était accidentel et a expliqué qu'il était à l'époque en pleine "reconstruction" avec sa nouvelle femme : "j’étais en train de réfléchir".

 

Un autre débat a eu lieu pour savoir qui va indemniser les victimes : le Vice-rectorat ou le Pays. L’Education est une compétence partagée entre les deux mais chacun se renvoie la balle. L’avocate de la partie civile s'est déclarée inquiète : "il y a un gros problème au niveau de l’Éducation. Les parents déposent leurs enfants à l’école et font confiance aux enseignants mais ces derniers temps, on voit des instituteurs trafiquants d’ice, des instituteurs violents et maltraitants et aujourd’hui, c’est monté d’un cran". 

La partie civile a demandé 800 000 Fcfp pour l’une des victimes du CJA et 1,5 millions de Fcfp pour celle victime de viols. Seules deux victimes se sont présentées à l’audience. Dans son réquisitoire, le procureur a reproché au prévenu son manque de sursaut, "la mineure est devenue votre exutoire sexuel pour compenser vosproblèmes avec votrefemme" a t-il déclaré. Le magistrat a requis 5 ans de prison, le maintien en détention, l’inéligibilité pendant 10 ans, une interdiction d’exercer une activité en relation avec des mineures, et l’inscription au fichier des délinquants sexuels.

 

"Lors de mon audition avec le juge d’instruction, j’ai croisé les yeux de Maeva* et j’ai compris que ce que j’ai fait était mal".

Déclaration du prévenu

 

 

Son avocat a indiqué, de son côté, qu’il s’exprimait malheureusement "mal et maladroitement". Quand la parole lui a été donnée en dernier, le prévenu a présenté ses excuses aux victimes. "Lors de mon audition avec le juge d’instruction, j’ai croisé les yeux de Maeva* et j’ai compris que ce que j’ai fait était mal". Il lui a demandé de lui accorder son pardon et a pleuré pendant son discours. 

Finalement, l'insituteur a été condamné à 6 ans de prison, avec maintien en détention, interdiction définitive d’exercer une activité professionnelle ou bénévole en relation avec des mineurs. Il sera soumis à un suivi socio-judiciaire pendant 5 ans et à une obligation de soin, de travail, d’indemniser les victimes à hauteur de 700 000 Fcfp pour la jeune fille du CJA et 1,5 millions pour Maeva. Il est inscrit au fichier des délinquants sexuels. La constitution de partie civile du pays a été rejetée. 

 

* nom d’emprunt