Dans ses réquisitions, la Procureure a demandé, ce mercredi 28 août, 5 ans de prison ferme à l'encontre de Sabine Boiron et Gérardo Lozano. Une peine de sursis a été requise à l'encontre de Thierry Barbion. La décision est attendue demain.
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C’est la peine requise la plus lourde. La procureure, Elise Torabi, demande 5 ans de prison ferme à l’encontre de Sabine Boiron. "Comment, d'institutrice, on arrive à une telle dérive, s'interroge la procureure dans son réquisitoire. Comment une consommation d'ice entraîne une telle dépravation sexuelle ? Il a été question d'ice, de coke, de MDMA, d'ectasy..."
Pour la procureure, Sabine Boiron est le personnage-pivot de cette affaire, "sans elle, cette histoire n'aurait pas vu le jour. Elle en est l'instigatrice à tous les niveaux." Et de rappeler : "lorsqu'elle a passé le concours de professeur des écoles, j'espère qu'elle a appris que, face à un enfant en danger, en fugue, la priorité, c'est le signalement. Madame Boiron a dû sécher cette heure de cours car, au lieu de cela, Sabine Boiron a vendu ces gamines." Et la procureure de rappeler l'état d'extrême détresse dans lequel se trouvait notamment une jeune fille de 17 ans, hébergée par Sabine Boiron : absence de sommeil depuis plusieurs jours, des hallucinations et des propos décousus, des problèmes oculaires et une paranoïa : "un semi-cadavre encore chaud sur lequel on va passer ses pulsions".
5 ans ferme également requis à l’encontre de Gérardo Lozano, soupçonné d'avoir recouru à des prostituées de 12 et 16 ans et d'avoir proposé de l’ice à des mineures.
3 ans ferme demandé à l'encontre de l’ancien institueur, Stimson Aiho, et de Marc Ramel, l’ancien gérant du Ute Ute pour atteinte sexuelle sur mineur et cession d’ice. Avec, comme facteur aggravant pour ce dernier, son absence lors du procès. La procureure a demandé un mandat d'arrêt et laisse à l'appréciation de la Cour la fermeture de son établissement de Papeete.
2 ans de sursis et 1 millions de Fcp d'amende sont requis contre Thierry Barbion pour corruption de mineurs et recours à la prostitution de mineurs. "On n'est pas obligé d'avoir un rapport sexuel là, maintenant, tout de suite, en présence de mineures, a rappelé la procureure. On peut patienter. [...] Et le fait d'avoir 'bientôt 18 ans', ne fait pas une personne majeure. Avant 18 ans, on ne peut pas conduire, on ne peut pas voter. Donc, ce n'est pas parce qu'elle va sur ses 18 ans qu'on peut avoir recours à la prostitution."
Une appréciation balayée par les deux avocats de Thierry Barbion, Me Frédérique Beaulieu, (avocate métropolitaine également de Dominique Strauss-Kahn, notamment) et Me François Quinquis qui ont plaidé la relaxe de leur client. "La montagne a accouché d'une souris, résume Me Quinquis. Ce pauvre Thierry Barbion a été accusé de tous les maux pour, finalement, avoir eu des relations sexuelles avec une jeune fille qu'il pensait majeure et qu'il nie avoir rémunérée. Et jamais, il n'y a eu d'intention corruptrice. Une mineure a peut-être aperçu, subrepticement, quelque chose et encore, on n'en est pas sûrs."
Me Thierry Jacquet, avocat de la partie civile, regrette d'être ainsi "lié par la procédure". "Le juge d'instruction décide s'il y a des éléments suffisants ou pas. Si ce sont des faits de nature sexuelle, qui se sont passés à huis clos, c'est une parole contre une parole. Après, je comprends que les victimes ne le vivent pas forcément très bien. Elles ne se sentent pas entendues."
Sur les six jeunes filles, une seule a assisté au procès.
Concernant le volet trafic de drogue, le procureur a requis entre 6 et 18 mois ferme mais aménageables à l'encontre de Patrick Céran-Jérusalémy, Temarii Cuthers, Heifara Amaru et Henri Marin. 24 mois avec maintien en détention, à l'encontre de Hamau Faatau, chauffeur, garde du corps et livreur d'ice présumé de Sabine Boiron, détenu dans une autre affaire. "Mon neveu était dans sa classe," explique-t-il. Et il raconte : "un jour, je suis resté à la chambre avec une des filles. Elle était complètement à l'Ouest, avec un méchant bobo à l'oeil, elle voyait la Lune...Nous avons eu des rapports." Sabine Boiron raconte une autre version : "J'étais en classe. La fille m'a appelée dans un état pas possible en me disant que Faatau l'avait violée, elle pleurait au téléphone. J'étais fâchée après Faatau." "Mais normalement, après un viol, on le signale, on dépose plainte. On ne se contente pas de 'gronder' l'agresseur," s'insurge la procureure. Ces faits ne sont pas poursuivis, faute d'éléments à charge.
Sabine Boiron s'emporte : "Moi, je n'ai jamais fourni d'ice aux mineures. Ceux qui ont fourni de l'ice aux mineures sont ici, dit-elle en pointant les suspects poursuivis pour vente et cession. -C'est faux, rétorque Hamau Faatau depuis le box des accusés. Elle en achetait pour faire fumer les filles."
Le tribunal devrait rendre sa décision jeudi 29 août.
Pour la procureure, Sabine Boiron est le personnage-pivot de cette affaire, "sans elle, cette histoire n'aurait pas vu le jour. Elle en est l'instigatrice à tous les niveaux." Et de rappeler : "lorsqu'elle a passé le concours de professeur des écoles, j'espère qu'elle a appris que, face à un enfant en danger, en fugue, la priorité, c'est le signalement. Madame Boiron a dû sécher cette heure de cours car, au lieu de cela, Sabine Boiron a vendu ces gamines." Et la procureure de rappeler l'état d'extrême détresse dans lequel se trouvait notamment une jeune fille de 17 ans, hébergée par Sabine Boiron : absence de sommeil depuis plusieurs jours, des hallucinations et des propos décousus, des problèmes oculaires et une paranoïa : "un semi-cadavre encore chaud sur lequel on va passer ses pulsions".
"La montagne accouche d'une souris"
5 ans ferme également requis à l’encontre de Gérardo Lozano, soupçonné d'avoir recouru à des prostituées de 12 et 16 ans et d'avoir proposé de l’ice à des mineures.
3 ans ferme demandé à l'encontre de l’ancien institueur, Stimson Aiho, et de Marc Ramel, l’ancien gérant du Ute Ute pour atteinte sexuelle sur mineur et cession d’ice. Avec, comme facteur aggravant pour ce dernier, son absence lors du procès. La procureure a demandé un mandat d'arrêt et laisse à l'appréciation de la Cour la fermeture de son établissement de Papeete.
2 ans de sursis et 1 millions de Fcp d'amende sont requis contre Thierry Barbion pour corruption de mineurs et recours à la prostitution de mineurs. "On n'est pas obligé d'avoir un rapport sexuel là, maintenant, tout de suite, en présence de mineures, a rappelé la procureure. On peut patienter. [...] Et le fait d'avoir 'bientôt 18 ans', ne fait pas une personne majeure. Avant 18 ans, on ne peut pas conduire, on ne peut pas voter. Donc, ce n'est pas parce qu'elle va sur ses 18 ans qu'on peut avoir recours à la prostitution."
Une appréciation balayée par les deux avocats de Thierry Barbion, Me Frédérique Beaulieu, (avocate métropolitaine également de Dominique Strauss-Kahn, notamment) et Me François Quinquis qui ont plaidé la relaxe de leur client. "La montagne a accouché d'une souris, résume Me Quinquis. Ce pauvre Thierry Barbion a été accusé de tous les maux pour, finalement, avoir eu des relations sexuelles avec une jeune fille qu'il pensait majeure et qu'il nie avoir rémunérée. Et jamais, il n'y a eu d'intention corruptrice. Une mineure a peut-être aperçu, subrepticement, quelque chose et encore, on n'en est pas sûrs."
Me Thierry Jacquet, avocat de la partie civile, regrette d'être ainsi "lié par la procédure". "Le juge d'instruction décide s'il y a des éléments suffisants ou pas. Si ce sont des faits de nature sexuelle, qui se sont passés à huis clos, c'est une parole contre une parole. Après, je comprends que les victimes ne le vivent pas forcément très bien. Elles ne se sentent pas entendues."
Sur les six jeunes filles, une seule a assisté au procès.
Trafic et cession d'ice
Concernant le volet trafic de drogue, le procureur a requis entre 6 et 18 mois ferme mais aménageables à l'encontre de Patrick Céran-Jérusalémy, Temarii Cuthers, Heifara Amaru et Henri Marin. 24 mois avec maintien en détention, à l'encontre de Hamau Faatau, chauffeur, garde du corps et livreur d'ice présumé de Sabine Boiron, détenu dans une autre affaire. "Mon neveu était dans sa classe," explique-t-il. Et il raconte : "un jour, je suis resté à la chambre avec une des filles. Elle était complètement à l'Ouest, avec un méchant bobo à l'oeil, elle voyait la Lune...Nous avons eu des rapports." Sabine Boiron raconte une autre version : "J'étais en classe. La fille m'a appelée dans un état pas possible en me disant que Faatau l'avait violée, elle pleurait au téléphone. J'étais fâchée après Faatau." "Mais normalement, après un viol, on le signale, on dépose plainte. On ne se contente pas de 'gronder' l'agresseur," s'insurge la procureure. Ces faits ne sont pas poursuivis, faute d'éléments à charge.
Sabine Boiron s'emporte : "Moi, je n'ai jamais fourni d'ice aux mineures. Ceux qui ont fourni de l'ice aux mineures sont ici, dit-elle en pointant les suspects poursuivis pour vente et cession. -C'est faux, rétorque Hamau Faatau depuis le box des accusés. Elle en achetait pour faire fumer les filles."
Affaire Boiron, le procureur demande entre 6 mois et 5 ans ferme
Le tribunal devrait rendre sa décision jeudi 29 août.