Un appartement sous-loué sur Booking à l’insu du propriétaire

Depuis trois ans, la locataire d’un appartement a berné son propriétaire. Elle sous-louait le bien sur le site de locations saisonnières, Booking, sans autorisation.
 
Imaginez que vous investissez dans l’achat d’un bien, vous le mettez en location et que votre locataire, à votre insu, le sous-loue sans votre autorisation. C’est ce qui est arrivé à Teva. Depuis 2016, il loue un coquet F2 à une femme. Mais depuis 4-5 mois, elle ne paie plus ses loyers. Il tente d’entrer en contact avec elle, mais en vain.

De fil en aiguille, il découvre que sa locataire, une professeure, serait connue pour avoir sous-loué plusieurs appartements. Il avait lu un article de nos confrères de Tahiti Infos datant du 7 septembre 2018, sur la mésaventure d’un couple de retraités. « Je me suis inquiété, je suis allé voir sur différents sites mais je n’ai rien trouvé ». Et c’est de manière fortuite qu’il découvre la vérité, « c’est en faisant une visite physique, en allant à mon appartement, je suis tombé nez à nez avec des clients qui venaient de louer l’appartement pour une nuit ».

La petite entreprise marche tellement bien que les voisins expliquent « qu’il y a beaucoup de passages ». Teva se sent abusé, « d’un côté, la personne à qui j’ai loué mon bien ne me paie pas mes loyers et de l’autre, elle touche des loyers de sa propre activité, en fait, j’ai l’impression d’avoir investi pour cette personne, je paie les charges, je paie mon crédit et elle, elle touche les bénéfices de son activité ».

En nous faisant passer pour des clients, nous sommes entrés en contact avec la locataire, elle nous a expliqué qu’elle était une « intermédiaire », « j’exploite pour quelqu’un » nous a-t-elle déclaré.
 

Sur le site Booking, l’appartement de Teva a beaucoup de succès. Près d’une soixantaine de commentaires ont été laissés sur la page de l’appartement. Les clients sont originaires de Slovénie, de Suède, d’Australie, de Nouvelle Zélande, des Etats-Unis, de Grande Bretagne, d’Argentine, de France mais aussi de Polynésie Française. Et pour la plupart, ils ont apprécié leur séjour, vantant même pour certains la disponibilité et le très bon accueil du propriétaire.

Teva estime son préjudice à 500 000 francs de loyers impayés. Mais sa locataire indélicate a commencé à lui rembourser. Selon nos informations, il ne serait pas le seul floué, 4 autres propriétaires le seraient dont certains qui ont confié leurs biens à des agences immobilières. Bora Bora serait également concerné.

Aujourd'hui, Teva a réussi à récupérer son appartement. Et sur le site Booking, il est indiqué « cet établissement n’est  malheureusement pas ouvert à la réservation sur notre site actuellement ».