Battue par son compagnon, elle le demande en mariage

Un homme a été jugé, lundi 22 mars 2021, en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel, pour violence aggravée sur sa compagne et menace de mort. Pas encore divorcée, elle lui a demandé de l'épouser. 

Elle est encore mariée, mère de 2 enfants, mais depuis 4 ans, son cœur ne bat que pour son nouveau compagnon. Sauf que ce dernier ne supporte pas de la voir se rendre chez le père de ses enfants dont elle n'est pas divorcée. « J’y vais pour voir mes filles » explique-t-elle à la barre du tribunal correctionnel.

Le prévenu, jaloux, ne le voit pas de cet œil. Le mardi 16 mars 2021, le couple se dispute, il la frappe sur les fesses avec une planche, lui tire les cheveux. Sa compagne est enceinte mais il n'hésite pas à se saisir d’un couteau et menace de la tuer. Interrogé sur les faits, le prévenu indique que ses menaces n’étaient pas sérieuses. « Je l’aime et elle le sait », dit-il. Les violences sont récurrentes dans le couple. Les aînées de la jeune femme indiquent qu’elles la voient régulièrement avec des bleus.

« Je suis méchante des fois, j’ai tendance à le pousser à bout », reconnait la victime qui explique être bipolaire. Elle demande à la présidente du tribunal correctionnel si elle peut s'adresser à son compagnon, « je te pardonne, veux-tu m’épouser ? » Stupéfaction dans la salle d’audience. Médusée, la présidente du tribunal correctionnel qualifie ces propos d' "inappropriés". Encore sous le choc de cette déclaration, la procureure avertit qu'elle va requérir une peine qui ne permettra pas l'organisation rapide du mariage. Elle demande 2 ans de prison dont 6 mois avec sursis probatoire pendant 2 ans. Obligation de soin, de trouver un travail, d’indemniser la victime (elle a demandé 1 franc symbolique pour dommages et intérêts). L’avocate du prévenu a surfé sur la proposition de mariage et s’est interrogée « est-ce que le tribunal doit être plus royaliste que le roi ? » puisque le couple s'aime.

Le tribunal correctionnel a finalement suivi les réquisitions du ministère public et a interdit au prévenu d’entrer en contact avec la victime « pour la protéger d’elle-même » a précisé la présidente.