La Chambre Territoriale des Comptes pointe l'absentéisme à l'Assemblée de Polynésie

Entre 2012 et 2016, les arrèts maladie de moins de 15 jours des agents ont augmenté de 40% et l'absentéisme des élus a atteint 28% en 2013.
La Chambre Territoriale des Comptes (CTC) de Polynésie française a rendu public un rapport sur l'Assemblée de Polynésie dans lequel elle pointe l'absentéisme des agents, qu'elle recommande "d'endiguer".

"Entre 2012 et 2016, le nombre total de jours d'arrêt maladie (hors maternité) a augmenté de 31% et le nombre d'arrêts maladie de moins de 15 jours de 40%", relève la Chambre. Elle note aussi que seuls 20% des 119 agents n'ont déposé aucun arrêt maladie en 2016.

Ces absences touchent aussi les élus de l'Assemblée de Polynésie : leur taux d'absentéisme moyen est de 19%, et monte à 28% en fin de mandature, en 2013. Une tendance à l'augmentation "en lien avec la période électorale", suggère la CTC.

La Chambre relève aussi quelques étrangetés dans la gestion des ressources humaines: un agent a par exemple été recruté avant la réception de sa candidature spontanée par le service courrier.

Quatre chargés d'études ont été recrutés en quatre mois "au profit d'un groupe politique en particulier", pour un coût total de 780 000 euros en quatre ans.

La chambre relève aussi le "lien plus que ténu" entre l'exercice du mandat et certains collaborateurs. "Aucune action n'a été engagée à l'encontre des représentants ayant confié à leur collaborateur des missions externes à leur mandat à l'Assemblé", déplore la CTC.

Elle estime que "l'archaïsme du mode du suivi" de la gestion des collaborateurs génère des sources d'erreurs "innombrables".
 

Seuls 36 textes déposés en 5 ans


La Chambre note également que les représentants à l'Assemblée de la Polynésie française exercent très peu leur droit d'initiative. En cinq ans, ils n'ont proposé que 36 textes, sur les 1 010 débattus en séance.

Les représentants exercent également peu leur mission de contrôle sur l'exécutif, qui reste "marginal". L'Assemblée dispose bien d'une Commission d'évaluation des politiques publiques (CEPP) depuis 2016, mais ses pouvoirs d'investigation sont limités. "Sans révision d'ensemble de ses bases, la commission d'évaluation des politiques publiques constituera un outil sans pouvoirs d'investigation et de facto sans utilité pour la Polynésie", estime la CTC.

Elle exprime moins de réserves sur la situation financière de l'Assemblée, qu'elle juge "favorablement orientée".