Les fleurs artificielles ont une durée de vie plus longue que les naturelles, et elles ont la cote. Monette, une artisane, les confectionne avec du tissu depuis 2019. Elle en vend dans les supermarchés, les boutiques et pour des particuliers à Tahiti, Raiatea, et elle en exporte aussi : en Nouvelle-Calédonie, à l’île de la Réunion, en France métropolitaine.
Elle songe à embaucher car elle a dû refuser de fournir le marché de Papeete. Elle a également dû arrêter les compositions pour la Toussaint tellement elle a de commandes.
Pareillement, au marché de Papeete les fleurs artificielles se vendent comme des petits pains. "Ca marche très bien tant avec la clientèle locale que touristique", constate Elvis, vendeur au marché de Papeete.
Certaines vendeuses de fleurs fraîches ont été tentées d’en confectionner. "Mais c'est interdit les fleurs artificielles dans le marché !", rétorque l'une d'elles.
En plastique
Dans les cimetières, à l’approche de la toussaint, impossible de les rater. Elles ornent de nombreuses tombes. Elles supportent la pluie, le soleil et durent des années. Mais les gens n’en veulent plus très rapidement. Alors elles se retrouvent dans le bac gris au mieux, au pire, dans la nature. "On voit dans les dépotoirs, au bord des routes, dans les cimetières...les gens les balancent un peu partout. Les communes s'occupent de les ramasser. Ces plantes articielles, ce sont des plastiques. La politique environementale actuelle est de diminuer les plastiques, en valorisant nos plantes ornementales naturelles", dit Thomas Moutame, président de la Chambre d'agriculture.
Le gouvernement annonce d’ores et déjà, sa volonté de combattre ce fléau, sans avoir arrêté de décision quant aux moyens à mettre en place. Des quotas d’importation seraient en cours de discussion ; mais il faut penser à renforcer la filière de production avant de freiner l’importation des fleurs artificielles.
En attendant, les fleurs artificielles décoreront encore quelque temps les cimetières.