Connexion dans les îles : l'OPT s'engage à trouver des solutions

Mauvaises connexions internet dans les îles, projets de câble sous-marin… Deux responsables de l’OPT étaient les invités café de la rédaction ce jeudi matin : Tehina Thuret, le directeur des télécommunications et Thierry Hars, chef de projet du câble. Un entretien édifiant. 


OPT a lancé des offres, incité par le Pays, malgré les réserves des techniciens 


Au micro de notre journaliste, Tehina Thuret, le directeur des télécommunications de l'OPT, se veut rassurant. "On fait le maximum pour que le service s'améliore dans les îles. On travaille avec nos fournisseurs, et les techniciens de l' OPT interviennent quand il faut. Mais le système de satellite, le seul moyen de toucher toutes les îles, est complexe". 

L'OPT a procédé à l'achat de capacité satellite, installé en mars dernier, pour augmenter les débits. Si au début cela a bien fonctionné, depuis quelques semaines, le système a dû mal à supporter l'augmentation de débit qui vient d'être ajouté. "Nous avons lancé un appel d'offre pour choisir les fournisseurs satellites, nous avons choisi les meilleurs, explique Tehina Thuret. Il y a des solutions annoncées ailleurs mais qui ne desservent pas encore la Polynésie française, trop isolée". En clair, les grandes compagnies ne s'intéressent pas encore à la Polynésie française dont le potentiel est moindre par rapport à d'autres régions du monde. 

En attendant, l'OPT a commercialisé des forfaits promettant des débits jusqu'à 2 Méga. Mais, problème : les gens des îles n'y ont pas accès. "Aujourd'hui, nous n'en sommes pas capables, les clients en sont informés. Pour ceux qui ont acheté au lancement des offres, nous avons tenté de les inciter à renoncer à ces offres pour éviter de payer un service qu'ils n'ont pas. La plupart des clients ont refusé et veulent leur 2 Méga", avoue  le directeur des télécommunications de l'OPT

Mais, alors, pourquoi les avoir commercialisé ? "A l'époque, le groupe OPT, incité par le gouvernement, a voulu que les îles bénéficient des mêmes offres que Tahiti avant que l'on se rende compte que cela était difficile." A l'époque, des techniciens ont été consultés, ces derniers avaient d'ailleurs émis des réserves. Une plainte a même été déposée, une instruction est en cours. 

Retrouvez l'intégralité de l'entretien avec Tehina Thuret 

Tehina Thuret


Câble sous-marin : une décision doit être prise avant la fin de l'année


Quant à la question du câble sous-marin, aucune décision n'a encore été prise. Selon Thierry Hars, le projet de câble sous-marin international, permettant la sécurisation du câble actuel, n'est pas figé. "Par contre, nous avons déjà des options qui se dessinent", affirme le chef de projet du câble.

Ce dernier avoue néanmoins que l'option du système Hawaiki n'est plus d'actualité. "Le design du système Hawaiki n'est pas le plus favorable pour un raccordement sur Tahiti car il est censé être un câble important avec beaucoup de débits pour relier en priorité l'Australie et la Nouvelle Zélande aux USA. Ces fibres en direct ne sont pas parfaitement "designées" pour faire un câble de distribution de plusieurs îles". En clair, il ne s'agirait plus d'un raccordement direct d'une île à une autre mais d'une île à un tronc principal. "Dans ce cas-là, ca serait avec les Samoa américaines". 

Quelles sont alors les autres solutions envisagées ? Thierry Hars parle d'un câble qui relierait Tahiti aux îles Cook aux Samoa (non américaines) pour un raccordement de câbles déjà existants : le Tui (des Samoa aux Fidji, fait en 2017),et le gros système Southern cross qui existe déjà. "Nous avons des prix de raccordement intéressants", explique Thierry Hars. Quand une décision sera prise ? "Avant la fin de l'année", affirme le chef de projet du câble.

 

Retrouvez l'intégralité de l'entretien avec Thierry Hars.

Thierry Hars