Coronavirus : les boîtes de nuit en grande difficulté

Période plus que difficile pour le secteur de la nuit. Les discothèques totalisent 4 mois de fermeture. Des employés sont sans travail et des prestataires, comme les musiciens, ne tournent plus. C'est tout un pan de l'économie en souffrance.
Quatre mois que la musique ne résonne plus dans cette boîte de nuit de Papeete. Comme les autres, elle reste fermée. Après le confinement au mois de mars, c’est maintenant à cause de l’interdiction des pistes de danses depuis le 12 août, pour limiter la propagation du coronavirus. "Un couvre-feu masqué" pour Stéphane Gay, le gérant.
 
Personne, plus un client. Stéphane Gay a bien essayé d’ouvrir comme un bar, mais l’opération n’est pas rentable. Alors, malgré lui, il choisit de fermer sa discothèque. Les six boîtes de nuit de Polynésie française totalisent quatre mois de fermeture cette année. Pourtant, les charges continuent, elles. Difficile dans ce contexte économique d’y faire face. Et, selon les calculs de Stéphane Gay, l’aide proposée par le Pays ne couvre que 10% des charges d’une boîte de nuit fermée : impossible de trouver les 90% manquants sans générer de chiffre d’affaire.
 
Juste à côté dans la même rue piétonne, le bar-restaurant a perdu 60% de chiffre d’affaire. La piste de danse à l’étage a fermé. Ici, la moitié des emplois a été supprimée. Quant aux prestataires, DJ et orchestres, leurs soirées sont aussi au point mort. Pita a rangé ses platines : il est passé de DJ à animateur de karaoké, en rappelant à l’ordre les clients qui commenceraient à se mettre à danser : "je fais moins d’heures et mon métier a changé. J’essaie de compenser autrement, avec des révisions techniques, l’entretien du matériel…mais c’est très compliqué."
 
De nombreux bars-restaurants, avec une activité dancing, sont aussi concernés. Etouffés par l’absence de clientèle, ils ont dû fermer. Les patrons de boîtes de nuit espèrent une réouverture des pistes de danse le 15 septembre, au moment où le Pays et l’Etat devront réévaluer les restrictions sanitaires. En attendant, Stéphane Gay, lui, envisage de vendre.
 
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