Couvre-feu maintenu : les restaurateurs accusent le coup

restaurant ( image d'illustration )
Les mesures de restrictions ont été allégées mais le couvre-feu lui est maintenu de 21h à 4h. Si les Polynésiens semblent pour la plupart s’être habitués à rentrer tôt, les restaurateurs, eux, aimeraient bien qu’il soit repoussé d'une heure.

Pour déguster des bons petits plats au restaurant, c'est toujours possible mais il faudra vous attabler tôt. Et pour cause, contrairement au reste des mesures, le couvre-feu à 21h est maintenu. Pas de quoi réjouir les premiers concernés. "Si la petite heure qu'il pouvait nous mettre en plus, et prendre en compte les restaurateurs, pour fermer à 21h-21h30, ça serait bien. Là, on nous fait perdre la moitié de notre chiffre d’affaires voire les trois quarts car les gens viennent boire un verre et rentrent chez eux", explique Gilles Gautier, chef cuisinier de la Casa Bianca. 

Fermer avant 22h est une perte financière, donc, pour les restaurateurs. Même si avec le temps, ils ont su s’adapter. "C’est préférable que l'on repousse au moins à 22h, mais après on s’est adapté. On a juste décalé un peu l’heure, d’habitude on ouvre à 18h mais là on a décalé à 17h", explique Linda Tefafano, manager de ce restaurant de Punaauia.

 

Entre accueillir les clients, prendre la commande, 21h ça fait encore très tôt.

Gérard Bruckert, directeur de restauration

 

Si beaucoup ont dû se plier aux mesures, il n'en reste pas moins que l'organisation reste complexe et difficile surtout lors des jours d'aflluence, comme le vendredi soir. "21h ça reste, surtout pour le vendredi et samedi où on a des grosses soirées, un peu juste au niveau de l’organisation du restaurant. Entre accueillir les clients, prendre la commande, 21h ça fait encore très tôt. Le temps d’encaisser tout le monde, on doit démarrer bien avant vers 20h30 et demander aux gens de pouvoir rentrer chez eux", précise Gérard Bruckert, directeur de restauration à l'Instant Présent. 

Côté population, selon les générations, les avis divergent. Jean-Claude, par exemple, a pris l'habitude de ce couvre-feu : "je ne trouve pas ça contraignant, ça ne me dérange pas". Warena, elle aussi, ne s'en plaint pas, bien au contraire : "On dîne plus tôt, c'est tout. J’apprécie énormément le couvre feu, il y a moins de bruits et de scooters. Maintenir le couvre-feu ne me dérange pas du tout". Si certains sont plutôt conciliants, d’autres aimeraient pouvoir vivre une jeunesse normale… "Sincèrement, c’est quand même dérangeant, on ne peut pas sortir avec nos amis. Normalement, on n’est pas censé être restreint, ce n’est pas facile surtout pour tous les jeunes", estime Killian, 19 ans.