Covid-19 : les mesures de restrictions maintenues jusqu'au 15 février

Ce jeudi 14 janvier, le président du Pays et le Haut-commissaire ont tenu une conférence de presse pour annoncer le prolongement des mesures de restrictions jusqu'au 15 février.

"L'année 2021 a débuté et nous pouvons constater que les immenses difficultés de la Covid n'ont pas disparu". Ce sont par ces mots que le Haut-commissaire a pris la parole en premier pour cette conférence commune avec le président du Pays. Après un rappel de la situation à l'internationale et dans l'Hexagone, Dominique Sorain est revenu sur la situation en Polynésie française. "La situation sanitaire en Polynésie française est sensiblement différente. On compte 360 nombre actifs actuellement contre 800 mi-décembre et 2200 fin octobre. Le nombre de cas détectés aujourd'hui recommence à augmenter. Le taux d'incidence est de 125".

Quant aux chiffres des hospitalisations et de la réanimation, ils restent élevés, a rappelé le Haut-commissaire, il ne faut donc pas faire croire que "la crise est derrière nous". Le taux de mortalité reste encore inférieur aux autres territoires mais la situation "demeure très fragile". Il n'est donc pas question de baisser la garde dans les semaines à venir même si les fêtes de Noël n'auraient sensiblement pas participé à l'augmentation des cas. Le bilan complet des fêtes de fin d'année est encore attendu... 

"Réjouissons-nous qu'en Polynésie, les restaurants restent ouverts et que les hôtels puissent accueillir des clients. Ce que nous prenons comme décision n'est pas facile, nous essayons de maintenir l'emploi malgré tout".

Edouard Fritch, président du Pays

 

En attendant, les mesures de restrictions déjà en place sont prolongées jusqu'au 15 février. "Ce n'est pas par plaisir que nous prenons de telles décisions. La Polynésie est chanceuse, vous avez vu ce que se passe autour de nous, de ces pays qui sont obligés de tout fermer. Réjouissons-nous qu'en Polynésie, les restaurants restent ouverts et que les hôtels puissent accueillir des clients. Ce que nous prenons comme décision n'est pas facile, nous essayons de maintenir l'emploi malgré tout" a déclaré le président du Pays, Edouard Fritch. Si les chiffres permettent d'écarter des mesures plus strictes comme le confinement, "il n'est pas possible d'envisager un allégement des mesures aussi rapidement que espéré", a souligné le Haut-commissaire.

Pour rappel, voici les restrictions reconduites : 

  • Couvre-feu de 21h à 4h sur Tahiti et Moorea
  • L’interdiction des rassemblements de plus de 6 personnes sur la voie publique et dans tout lieu ouvert au public sauf exceptions ;
  • L’interdiction des évènements festifs, familiaux, ou amicaux dans les établissements de type salles des fêtes, chapiteaux, tentes, ainsi que sur les embarcations dites « pirogues à bringue » et assimilés ;
  • L’interdiction d’organiser des loteries (bingos) et des combats de coqs ;
  • L'interdiction des compétitions
  • La fermeture des discothèques et des boîtes de nuit, des salles de spectacles et sports ;
  • Le port du masque obligatoire dans les lieux clos et les établissements recevant du public ainsi que dans les parcs et centre-ville ;
  • Le respect de mesures sanitaires strictes dans les restaurants ;
  • Limitation de la capacité d'accueil dans les églises et temples ;

 

La vaccination

 

Le président du Pays est revenu sur la vaccination avec d'abord ce rappel : la vaccination sera volontaire et gratuite pour tous. "Il n'y a pas lieu de polémiquer sur la vaccination. Ceux et celles qui doutent sont libres de le rester. Aucune contrainte ne sera exercé sur ces personnes" a t-il insisté. La vaccination va se passer en quatre phases avec un protocole médical, qui recommande deux injections par personne à trois semaines dintervalle.

"L'objectif : sécuriser et préserver nos forces médicales." 

Edouard Fritch, président du Pays

 

La première phase concerne les personnes prioritaires : les matahiapo de plus de 75 ans (dont celles qui ont un carnet rouge longue maladie), les personnels de santé (direction de la Santé, CHPF, cliniques, centres de dyalise) mais aussi les libéraux. "Pour une question de logistique, nous intégrerons plus tard, les personnels médicaux de Raiatea et Nuku Hiva".  L'objectif, selon le président : "sécuriser et préserver nos forces médicales.

La vaccination pour ce premier public se fera du 18 janvier et tout le long du mois de février. Elle pourra se faire dans différents centres : au kiosque info santé de Paofai, l'hôpital de Taravao et les dispensaires, en priorité celui de Moorea. Des équipes municipales s'organiseront pour recenser les personnes prioritaires voulant se faire vacciner. Elles auront une fiche d'informaiton à remplir qui sera ensuite transmise à la direction de la Santé qui fera une pré-sélection. Ces personnes seront contactées par téléphone pour se présenter dans un des centres. Elles seront ensuite reçues par un médecin pour des vérifications d'usage (allergies ou contre-indication) puis seront vaccinées.Une fiche sera transmise portant la date du deuxième rendez-vous, soit trois semaines plus tard. 

Pour la deuxième phase de vaccination, les professions esssentielles sont ciblées comme les forces de sécurités, les gendarmes, les douaniers, les peronnels navigants d'Air Tahiti et Air Tahiti Nui ainsi que ceux de la flotte maritime. Edouard Fritch a rappelé que vacciner ne veut pas dire "être gueri mais c'est se protéger soi-même et éviter de contaminer les autres." Le président du Pays a par ailleurs confirmé la demande d'autres vaccins avec des exigences moins difficiles que celui de Pfizer, c'est le cas par exemple de Moderna qui demande un stockage à -20° au lieu de -70°. 

Concernant les variants de la Covid-19, qui depuis trois semaines ont augmenté en Angleterre, au Brésil, au Japon et en Afrique, le Pays n'a actuellement pas les moyens de les détecter. L'insitut Malardé est en train de s'équiper pour, a affirmé Edouard Fritch qui a souhaité rassurer : "Le vaccin va agir contre ces variants du virus. Ce qui inquiète les scientifiques : c'est sa contagiosité." Jacques Raynal a aussi souhaité revenir sur ces variants de la Covid-19 : "on a aucun moyen, aucune barrière, donc un jour, ils arriveront s'ils ne sont pas déjà là. Une étude va être réalisée sur le séquençage du virus avec des échantillons de personnes". 

Le meilleur moyen de se protéger contre ces variants reste de respecter les gestes barrières et le port du masque, ont rappelé les autorités en précisant que cela s'adressait également aux personnes ayant déjà contracté le virus. Une étude de séroprévalence devrait aussi être menée pour savoir combien de personnes sont encore indemnes du virus et ainsi savoir quelles seront les îles les plus à risque au developemment de cette épidémie. 

Question de l'économie et du sport

 

Edouard Frtich a souhaité garantir le maintien des aides auprès des entreprises. "2020 aura été une année record en matière de soutien". Le fonds de solidarité est prolongé, et a déjà versé 6 milliiards de Fcfp aux entreprises. Par ailleurs, les conditions se sont élargies. Quant au fonds de PGE (Prêt de Garanti de l'Etat), un an supplémentaire de différé a été octroyé par l'Etat. "Ces deux aides de Métropole représentent la moitié des recettes de ce Pays qui est de 120 milliards de Fcfp".

Quant au sport, les salles de sport et rassemblements sportifs restent pour l'heure interdits. Une rencontre entre les fédérations et le ministre des Sports est prévue pour la "mise en place d'un protocole sanitaire pour permettre une rouverture au plus tôt en février ou au plus tard en mars. Mais, cela dépend de l'évolution du virus."