Crash d'Air Moorea : "je suis comme une maison brûlée"

Le témoignage poignant de Nikolaz Fourreau, compagnon de Moetia Fourreau et président de l’association 987 à l’ouverture du deuxième jour du procès.
Les familles des victimes sont venues à la barre du tribunal correctionnel ce matin avec beaucoup de dignité et de douleur pour évoquer les êtres chers qu’elles ont perdu dans cette catastrophe aérienne du 9 août 2017.

L’audience chargée d’émotion a fait couler beaucoup de larmes

Nikolaz Fourreau est le premier à témoigner. Il commente des photos projetées de sa défunte épouse Moetia Fourreau avec leurs 2 enfants, âgés de 6 et 1 an lors du drame. « Aujourd’hui, je rêve que nous ne soyons séparés que par un divorce. Au moins les enfants auraient toujours leur mère. »

Il se rappelle de la dernière fois où il a embrassé son épouse vivante avant de déposer les enfants et s’adressant aux prévenus, il dira qu’il est comme "une maison brûlée", qu’il ne veut pas de leur condescendance travaillée ni de leur pardon incongru qui arrivent tardivement. Leur fils Manoa Fourreau leur dira « En plus d’avoir perdu ma mère, j’ai perdu une partie de mon père. »

Le président de l’association 987 rappelle qu’il n’est pas là pour juger les faits, le tribunal s’en chargera

En revanche, Nikolaz Fourreau s’est dit à même de juger la morale et l’éducation des prévenus. Il les accuse d’être calfeutrés dans le confort de leurs défenses organisées par leurs assureurs et employeurs, ils ont oublié le savoir-vivre. "Toute faute, même involontaire, doit entraîner bienveillance et pardon." Nikolaz Fourreau s’est aussi exprimé au nom des familles absentes : celles de Rodney et Wendy Page (touristes australiens), Frédéric Donzel, Gauché et Pierard (fonctionnaires de l’Union Européenne). « Leur absence n’est pas du dédain, juste une marque de douleur. Ils n’ont pas eu la force d’écrire ne serait-ce qu’une lettre. Venir en Polynésie est devenu trop douloureux. » Les témoignages des familles des victimes se poursuivent cet après-midi.
 
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