La dengue de type 2 bientôt au stade épidémique ?

Le Pays redoute une épidémie de dengue de type 2. Après la confirmation d'un nouveau cas de dengue, lundi 8 avril, les autorités sanitaires ont prévu trois pulvérisations dans les zones de Mahina, Faa'a et Papara.
Le centre d’hygiène et de salubrité publique s'est mis au travail ce jeudi 11 avril avec des pulvérisations de deltaméthrine prévues dans la fourchette 5h30-8h du matin. A Faa'a, ce sera à Auae, côté mer et côté montagne. A Mahina, les pulvérisations vont avoir lieu quartier Fareroi, dans la zone où vit le nouveau cas qui a été confirmé lundi. Enfin dans la commune de Papara, c’est le quartier Ape’a qui est concerné, là où il y a une école élémentaire.
 

Ces pulvérisations vont avoir lieu jeudi 11 avril, lundi 15 avril et jeudi 18 avril. Trois opérations donc en l’espace d’une semaine. Les habitants sont d'ores et déjà avertis. Pourquoi ces zones en particulier ? Selon la Dépêche de Tahiti, le dernier cas confirmé de dengue vit à Mahina mais s'est rendu à son travail à Faa'a. La personne s'est également déplacée à Papara alors qu'elle était contagieuse. C'est pourquoi les autorités sanitaires ont décidé de pulvériser dans les zones où l'homme s'est rendu.
 

Les pulvérisations, une efficacité primordiale


La dengue de Type 2 n’est pas loin de passer au stade épidémique sur l’île de Tahiti. Ce pourrait être désormais quatre communes qui feraient office de  foyers de la maladie... Les pulvérisations de deltaméthrine font office de dernière chance pour les services sanitaires du Pays, leur efficacité est primordiale et c’est d'ailleurs pour cela qu’elle ont lieu très tôt le matin.

En effet, la période d’activité des moustiques se situe tôt le matin, quand le soleil apparaît tout doucement. Il est donc essentiel de réaliser les pulvérisation avant 8h et lorsque les conditions météo sont optimales au niveau aérologique. Ainsi, la deltaméthrine est plus efficace. En plus de ces pulvérisations, il faut également que chacun à son niveau lutte contre les gites à moustiques.

Le ministère de la Santé a prévu un point presse à 14h, ce mercredi 10 avril, au ministère.... Plus d'informations à venir
 
Le douloureux souvenir des épidémis de zika et chinkungunya
En novembre 2013, la Polynésie française est le premier territoire à avoir été massivement et gravement frappé par le virus zika, 2 ans avant sa propagation mondiale. En quatre mois seulement, il a mis K.O le Pays : 6 Polynésiens sur 10 sont touchés.

Le zika est à l'origine de complications neurologiques. En effet, 42 cas de syndrome de Guillain Barré sont diagnostiqués. Plus grave encore, on enregistre 18 cas de microcéphalies, des malformations de la tête des nouveaux nés. En plein pic de l’épidémie, l'institut Malardé avait publié une étude sur une possible transmission par voie sexuelle du virus au foetus. Une expertise qui avait fait polémique. La communauté internationale avait reproché à l’époque au ministère national de la santé de l’avoir prise tardivement au sérieux.

Etudes épidémiologiques

A peine le temps de se remettre du zika que le chikungunya frappe la Polynésie. C'était en septembre 2014. L’épidémie va durer 7 longs mois. Et, le même scénario se répète : 2/3 des Polynésiens sont contaminés. Mais cette fois, l'épidémie est meurtrière : elle fait 32 morts dont un bébé et le chanteur vedette Barthélémy.

Ces deux épidémies ont laissé derrière elles une lourde facture au Pays. Elles ont coûté chacune plus d'un milliard de Fcfp au Pays. L'urgence médicale passée, la Polynésie est passée à l'offensive en lançant deux enquêtes épidémiologiques sur le chikungunya, virus encore peu connu. Un laboratoire de haute sécurité biologique a ainsi été ouvert à l’institut Malardé afin d'anticiper les potentielles épidémies.