En voilà, une drôle tenue pour aller à la plage. En uniformes, ces policiers ne sont pas là pour prendre du bon temps, mais bien pour rappeler à l’ordre ceux qui ne supportent pas de rester à la maison. Exception faite avec des touristes américains fraîchement débarqués.
"Normalement, on donne une amende. Mais on n'a pas les documents en anglais pour expliquer la situation, et pour leur dresser une amende", précise Heiata Taputu, policière municipale de Hitia’a o te ra, "on leur a expliqué de rentrer chez eux, à leur hôtel, et qu'à partir de la semaine prochaine les plages seront ouvertes".
Un peu plus loin, des adolescents s’adonnent aux plaisirs de la glisse. Heureusement pour eux, ils habitent une maison en bord de mer. "On va quand même à leur rencontre pour leur expliquer les décisions prises à cause de la crise sanitaire", ajoute Heiata Taputu.
L’objectif est avant tout de freiner les sorties non indispensables et surtout, d’éviter les attroupements.
Depuis le confinement, les patrouilles sont nombreuses. Normal, Heiata et ses coéquipiers couvrent les communes associées de la côte Est : Hitia’a, Mahaena, Tiarei et Papenoo. Soit près de 218 km² de superficie et sur leur chemin, ils croisent aussi des vendeurs de plats.
Même en confinement, l'un d'eux, Hono, arrive à tout vendre : 50 plats et 50 paquets de firifiri ! "Entre le 1er et le 2e confinement, ça n'a rien à voir. Pour le 1er, tu voyais que les gens le respectaient vraiment, personne sur la route. Tandis que pour le 2e, les voitures défilent, tu ne sais même pas s'ils sont confinés ou pas. Donc ça ne change rien", dit le jeune homme. "Vu qu'ils ont relâché pour le samedi, il y a plein de surfeurs, et ils viennent acheter les plats".
A Tiarei, il y aussi ceux qui s'alimentent avec de la nourriture spirituelle. Donc pas de dimanche sans culte. La crainte de la maladie est toujours là, mais la ferveur a pris le dessus. "Normalement, ce n'est pas comme ça, il y a du monde. Comme on suit le réglement du gouvernement, on est obligé de réduire un peu. Mais des gens viennent quand même", constate Cécilia Domingo, membre de la paroisse protestante de Tiarei.
Dans le temple, les chants résonnent encore, comme un cri de liberté. Une liberté à portée de main. Quand l’ensemble des chrétiens retrouvera le chemin du temple, ce sont 1 500 fidèles qui sont attendus dimanche prochain.