Des agriculteurs victimes de vols à répétition dans leurs champs

Archives, 20 septembre 2021.
Depuis quelques mois, une dizaine d'agriculteurs de Afaahiti sont victimes de vols à répétition. Des vols opérés de nuit en bandes organisées utilisant des voitures de location. Et ce sont près d’une centaine de kilos de légumes dérobés à chaque fois sur différentes parcelles.

Comme chaque matin, c’est le même rituel : récolter un maximum de légumes pour les ventes du jour. Un véritable challenge que Nelson Wan Kam, agriculteur à Afaahiti relève à chaque fois sur ses 45 hectares cultivés en agriculture raisonnée et ce, sans irrigation.

"Beaucoup d'argent"

 

Seul point noir au tableau depuis quelque temps : les vols à répétition dans ses parcelles, soit près 300 kilos de légumes dérobés par semaine. "En grande partie, ils volaient les choux, les concombres, les maïs, les potas, les poivrons. On a estimé un préjudice de 100 000 cfp par semaine environ. C'est énorme, ça représente beaucoup d'argent, mais pour les plus petits, c'est encore plus dur car ils ne vivent que de ça", explique Nelson. "C'est trop, 2 à 3 vols par semaine, c'est trop. Pour tout le monde ce n'est pas bon, et si on ne fait rien aujourd'hui, ils vont continuer".

Archives, 20 septembre 2021.

 

Après avoir déposé plainte auprès de la gendarmerie de Taravao, 3 individus ont été interpelés. Un groupe organisé âgé de 20 à 40 ans sans emploi. "Depuis plusieurs mois, il y a une équipe bien organisée qui procédait à des vols, 2 à 3 nuits par semaine, qui passait 3 heures dans les champs et qui dérobait plusieurs centaines de kilos de légumes et fruits. Ils louaient des véhicules, ils stationnaient un peu plus bas, et montaient à pied avec des lampes frontales, et dérobaient tout ce qu'ils pouvaient, pour les revendre sur les étals en bord de route ou les revendre eux-mêmes afin d'en tirer un maximum de bénéfices", précise Jérome GODFROY, commandant de la gendarmerie de Taravao.

"Beaucoup de pertes"

 

Mitu Moux, lui aussi agriculteur et victime des vols, ajoute qu'il a subi "beaucoup de pertes. Ce qu'on plante, on ne gagne presque rien. Le bénéfice est parti avec eux". Et pendant la pandémie, "c'est plus difficile, il faut payer les travailleurs et il y a les vols par derrière".

 

A l’heure actuelle, l’enquête se poursuit pour rechercher d’autres groupes impliqués dans ces vols. Pour ceux qui sont en garde vue, ils seront déférés devant le tribunal correctionnel pour répondre de leurs actes.