Edith Tavanae : "Je ne comprends pas la décision de la fédération"

Edith Tavanae, plusieurs fois championne de Polynésie dans la catégorie moins de 75 kg, ne pourra plus boxer au sein de la fédération de boxe anglaise de Polynésie. La raison : ses implants mammaires.
La nouvelle est tombée comme un couperet. La multiple championne de France et de Polynésie, Edith Tavanae, porte pourtant les meilleurs espoirs féminins du fenua. Mais, aujourd'hui, la combattante est privée de compétition au sein de la fédération de boxe anglaise de Polynésie. La raison : ses implants mammaires.

Dans le milieu de la boxe, les règles diffèrent selon les fédérations régionales, nationales, internationales. En France, par exemple, les implants mammaires sont interdits alors qu'ils sont autorisés au niveau international. Agrémentée depuis peu par le Pays, la fédération de boxe de Polynésie se bat pour garder son rattachement à la fédération française lors de compétitions nationales.

Du coup, pour les championnats de Polynésie menant vers ceux de France, elle est obligée de suivre la réglementation métropolitaine. Ainsi, il devient difficile voire impossible de qualifier une boxeuse polynésienne ayant des implants mammaires en sachant qu'elle sera de facto déboutée au niveau français.

"Je suis désolée de perdre une athlète de ce niveau mais je suis obligée de suivre les lois", confie D'esli Grand-Pittman, président de la Fédération de Boxe, qui a tenté de convaincre la fédération française de faire une exception. En vain. Au niveau national, on plaide la sécurité...  "Si c'était ça, il fallait me prévenir il y a trois mois avant de lancer sa fédération. Il faut réviser tout ça, sinon cela sert à rien d'avoir une fédération", s'agace Edith Tavanae, frustrée par cette décision.

Opérée deux ans avant son retour à la compétition, soit deux fois le temps de repos imposé par son chirurgien, la boxeuse était loin d'imaginer qu'elle serait exclue des compétitions. "J'ai des prothèses spécifiques pour monter sur le ring. Avant l'opération, je me suis renseignée auprès de mon chirurgien, il m'a dit qu'il n'y avait pas de problème". Alors qu'elle est engagée sans qu'on lui ait notifié le moindre problème, la jeune femme est pourtant stoppée la veille des demi-finales du championnat de Polynésie sur décision médicale. Un coup de massue pour la médaillée d'argent des Jeux du Pacifique de 2015 . "Je n'ai jamais eu de problème, je ne comprends pas la décision de la fédération... J'avais déjà boxé avec mes implants alors pourquoi cette décision la veille de la demie finale ? ".
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