Beaucoup de questions au lendemain de l’incendie à Faa’a

Que s’est-il passé exactement dimanche dans cet établissement du quartier Nuutania, à Faa’a ? Difficile de le dire pour l’instant, une enquête de gendarmerie est en cours, des scellés ont été posés sur l’accès principal menant aux étages. L'incendie a fait une victime.
La brigade criminelle était sur les lieux ce lundi matin, et une autopsie du corps retrouvé dans l’incendie sera réalisée. En attendant, sur place, nous avons rencontré Rachel, la responsable de l’établissement qui logeait ici non seulement sa famille, mais aussi neuf personnes en situation de handicap mental.

Certaines auraient, selon ses dires, été placées ici par l’association Tutelger, d’autres seraient sous la responsabilité de la Cotorep. Les premières ont d’ailleurs été évacuées en fin de matinée par des membres de l’association qui n’ont pas voulu parler. Ces six personnes seront logées en famille d’accueil dès ce soir en attendant une décision et une aide des services sociaux.

Pour les autres, elles «étaient encore cet après-midi sous la responsabilité de la famille sinistrée ».

Est-ce que cet établissement était aux normes ?

L’enquête le déterminera certainement. Toujours selon Rachel, tous les travaux d’aménagements entrepris auraient été faits : « À la demande des organismes de tutelle responsables de ces personnes en situation de handicap », ils auraient ainsi eu à remplacer des baie vitrées par des parois afin d’éviter que ces personnes quelquefois « prises de folie » ne puissent se blesser volontairement. Des personnes qui selon la famille se seraient retrouvées dans la rue s’ils n’avaient pas ouvert leur porte.

Ces personnes souffrent de maladies mentales nécessitant un traitement psychiatrique presque quotidien, d’ailleurs deux infirmières du service psychiatriques sont passées ce matin sur les lieux pour le suivi médical d’un des locataires.

Rachel et son mari auraient ainsi vu leur vie basculer en quelques années de simples gestionnaires de pension à gardes-malades, qui « devaient faire à manger, gérer les crises, les amener faire leurs papiers et leurs visites médicales, les amener aux urgences si besoin ou encore les récupérer pour les visites au centre psychiatrique de Taaone ». Une situation devenue le quotidien de Rachel, de son mari ainsi que de ses enfants les plus âgés.

Nous avons tenté de discuter avec les membres de l’association Tutelger, sans succès, et attendons encore à cette heure-ci la position des services sociaux du pays.

Dans la vallée de Nuutania, ce sont aujourd’hui une dizaine de personnes qui ont tout perdu. Les dons de linge pour des adultes et des enfants de 3 à 13 ans sont les bienvenus, tout comme les équipements de première nécessité.

Quant à la responsabilité liée à l’incendie et à la mort d’une personne, l’enquête suit son cours.

Beaucoup de questions au lendemain de l’incendie de Faa’a