Sur cet étal, placé en bord de route, ces poissons au manteau d’un gris argenté ne trompent pas. Les chinchards sont là. Ici, à Faa'a, ils ont toujours autant de succès. A peine, débarqués du "Cobia", les poissons sont pris d’assaut par les habitués du coin et ceux des communes avoisinantes.
Pierre est originaire de Arutua, un atoll d’une superficie de 15 km² situé dans l’archipel des Tuamotu. Là-bas, sa famille est connue surtout, dans le milieu de la perle. Mais les Parker ont une autre ressource propre : les cages à poissons. Chaque semaine, Pierre reçoit du poisson frais de son île. Il gagne sa vie comme ça, depuis 23 ans…"Ici, c'est 1 500 cfp pour 12 orare, ailleurs c'est 1 500 les 8...les gens viennent ici et on donne le choix aux clients. Ils peuvent prendre un peu de ça, ou de ceci pour faire un paquet", explique Pierre Parker.
Les chinchards ont été attrapés en début de semaine, alors qu’ils étaient en pleine migration. Les poissons forment ainsi un banc qui peut peser jusqu’à deux tonnes. Ils sont capturés vivants avec un filet puis, réfrigérés dans la foulée. Mais, ce ne sont pas les seuls poissons en vente ce matin. "Il n'y a pas que du orare. C'est ce qu'il reste. Il y avait du perroquet, des carangues, du mérou... c'est assorti mais ce sont les premiers qui partent !", ajoute-il.
Pierre a reçu cette fois-ci, 5 bacs de poissons. Soit, 200 pièces par bac. Un millier de poissons frais en tout. Il devra, lors de la réouverture du marché de Papeete, son principal concurrent, réduire la voilure pour éviter les invendus
Car avec le confinement, le marché de Papeete était fermé. Dès le week-end prochain, il sera à nouveau ouvert. Les gens pourront s’y rendre pour acheter du poisson comme à l’accoutumée.