C’est une jeune fille de 15 ans, nous l'appellerons "Moana", en classe de troisième, qui, selon elle et sa famille, été forcée de se bagarrer. Elle a été "bloquée", prise en étau dans la passerelle en contrebas du collège Henri Hiro, mercredi dernier. Une fille filmait et l’encourageait à se battre, une autre se battait contre elle. Ces deux dernières, élèves de 4ème, ont été exclues du collège par mesure conservatoire en attendant la tenue du conseil de discipline mardi.
La mère de la jeune fille "piégée" est révoltée par tant de haine et craint pour la vie de son enfant. "Moana" avait déjà eu du mal à supporter le changement depuis Tubuai jusqu'à Tahiti. Elle a tout de même obtenu son DNB à Notre-Dame-des Anges puis redoublé à Henri Hiro, son année s’annonçait bien avec de bonnes notes, jusqu’à cet événement.
Ecoutez-la maman au micro de Corinne Tehetia :
Reiatua Hauata
La petite sœur de "Moana" est aussi scolarisée à Henri Hiro, leur mère s’inquiète aussi pour elle.
Selon la principale du collège, d’autres élèves plus grands présents ce jour-là, lycéens, sont en cours d’identification. "Celle qui a donné les coups, mais aussi ceux qui ont filmé, qui ont incité et rigolé. C'est inadmissible, intolérable", a-t-elle dit à Corinne Tehetia :
Christine Guillot
Pour la principale, récemment affectée dans ce collège après avoir travaillé 5 ans à Mataiea, c’est vraiment une minorité d’élèves qui commettent ces actes, des élèves sans repères, particulièrement violents, souvent issus de familles destructurées.
Son ambition est de favoriser un bon climat scolaire, pour que les élèves se mettent au travail, et développent leurs compétences. Ils sont 540 élèves au collège Henri Hiro, pour 25 classes.
Aujourd’hui, il y aurait très peu de bagarres dans l’enceinte du collège. Les directions précédentes ont beaucoup œuvré pour la sécurité de l’établissement. Par exemple il y a une cour pour les grands, une cour pour les petits. Si bagarres il y a, elles ont lieu à l’extérieur.
Le collège Henri Hiro est classé REP +, les adjoints d’éducation y sont plus nombreux.
Qui est responsable de la sécurité ?
Alertée, la police municipale envisage la mise en place de caméras de vidéosurveillance, et aurait monté le dossier de financement. A la mairie de Faa'a, le 1er adjoint au maire Robert Maker a le sentiment que c’était une simple bagarre de rue, pas une agression (il se base sur les dires de la gendarmerie), et rappelle que ce pont est de la responsabilité du Pays.
Joint par téléphone, le ministre de l’Equipement rappelle que la sécurité est de la responsabilité de la mairie de Faa'a, sauf s'il y a par exemple une fissure ou un problème d'ordre structurel sur la passerelle en question.