Hainan Airlines, le géant au pied d’argile

Il promettait un avenir touristique radieux à la Polynésie, mais leur ciel s’assombrit. Après l’achat d’hôtels en Polynésie, il prévoyait d’ouvrir une ligne aérienne. Mais le conglomérat fait face à 1000 milliards de francs de dettes.
Le géant chinois rencontre de sérieux problèmes financiers.Le groupe Hainan avait fait une arrivée remarquée à l’aéroport de Tahiti Faa’a en octobre 2017. L’an dernier, le groupe s’était déplacé en Polynésie pour un séminaire de travail dans un hôtel de luxe à Bora Bora. Pour l’occasion, un nouveau salon d’affaires avait même été inauguré à l’aéroport, quelques jours avant leur arrivée. A Faa’a, les cadres et les salariés de la compagnie chinoise ont été accueillis par le Président de la Polynésie, Edouard Fricth en personne, accompagné de la ministre du tourisme, Nicole Bouteau. Mais ça, c’était avant que le vent ne commence à tourner.

Une dette de 1 000 milliards de francs pacifique
Car depuis novembre dernier, le géant chinois de l’industrie touristique enregistre 1000 milliards de francs de dettes. Actionnaire de la Deutsche Bank et des hôtels Hilton, le groupe chinois peine à rembourser sa dette faramineuse qui inquiète Pékin. En décembre dernier, HSBC donnait l’ordre à ses équipes, selon Bloomberg, de ne plus faire affaire avec le conglomérat, en raison d’inquiétudes sur son endettement. Avant cela, la presse internationale révélait que HNA, déjà dans le viseur de la banque centrale européenne, faisait l’objet d’une enquête de la BaFin, l’autorité allemande des marchés financiers. Cela, afin de vérifier la véracité des informations transmises par le groupe chinois dans la cadre de sa montée au capital de Deutsche Bank.

Amendes, fusions et une économie chinoise au ralentie sont à l’origine des difficultés financières
Trop de fusions, une économie chinoise ralentie et une politique de financements agressive, voilà pour les explications.
Le groupe a déjà dû vendre plusieurs biens et certaines de ses sociétés ont suspendu leur cotation en bourse.

Connu à l'origine comme la maison-mère de la compagnie aérienne Hainan Airlines, le groupe a dépensé de l'ordre de 5 450 milliards de francs ces deux dernières années dans des investissements allant du secteur de l'aérien aux banques, en passant par l'hôtellerie.

Pourtant, Hainan Goup avait déjà beaucoup investi en Polynésie. En 2016, il rachète les hôtels St Régis et le Hilton Moorea. Il projetait d’ouvrir une ligne aérienne et un hôtel-golf à Papara.

Une santé financière fragile qui pourrait donc remettre en question les projets du groupe chinois en Polynésie.
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