Les victimes des essais nucléaires peinent toujours à obtenir des indemnisations. Des associations et opposants politiques mettent en cause un amendement de décembre dernier, soutenu par la sénatrice Lana Tetuanui et qui est, selon eux, moins favorable aux victimes. On vous explique pourquoi.
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En Polynésie française, de 1966 à 1996, les atolls de Mururoa et Fangataufa ont été le théâtre de 193 essais nucléaires, qui ont eu des effets sur la santé et l'environnement des populations.
Lors de l'adoptionle 23 mai dernier par le Parlement, de la réforme du statut d'autonomie de la Polynésie, le député de Polynésie Moetai Brotherson, rattaché au groupe communiste à l'Assemblée et représentant du Tavini Huiraatira, avait souligné que dix dossiers de demandes d'indemnisation sur 12 venaient d'être rejetés par le tribunal administratif de Papeete.
Ces rejets sont, selon lui, liés à un amendement en loi de finances qui a "réintroduit" la notion de "risque négligeable" de contamination, terme qui figurait dans la loi Morin et avait été supprimé en 2017 parce qu'il empêchait quantité de malades d'être indemnisés.
Environ un millier de personnes demandent à être indemnisées mais moins d'une centaine de dossiers ont été jugés recevables en neuf ans.
Selon le nouvel amendement de décembre, ceux qui demandent une indemnisation doivent désormais pouvoir démontrer avoir été exposés à une dose d'au moins un millisievert par an.
Dans un communiqué publié le 28 mai, la sénatrice Lana Tetuanui a défendu cet amendement, expliquant ce nouveau seuil par la suppression du "risque négligeable" : "ce retrait ouvrait l'indemnisation à toute demande sans lien probant avec un séjour prolongé en Polynésie au moment des essais nucléaires" écrit-elle. Selon elle, faute de seuil défini, l'Etat aurait pu être contraint "d'indemniser tous les fumeurs abusifs et ayant contracté le cancer en Polynésie ou à la suite de leur séjour".
"La sénatrice se bat effectivement pour la population mais comprend trop superficiellement ce problème : ce seuil est pire que le risque négligeable", a déclaré le 28 mai à l'AFP Frère Maxime, président du bureau exécutif de l'association 193. "Des gens qui avaient reçu un avis favorable dans un premier temps ne seront finalement pas indemnisés si la loi est appliquée telle quelle", a-t-il estimé.
La sénatrice précise dans son communiqué qu'elle sera attentive au nombre de dossiers traités cette année. "Si les intérêts des Polynésiens n'étaient pas sauvegardés, je me battrai à nouveau pour une nouvelle modification de la loi Morin", dit-elle.
Lors de l'adoptionle 23 mai dernier par le Parlement, de la réforme du statut d'autonomie de la Polynésie, le député de Polynésie Moetai Brotherson, rattaché au groupe communiste à l'Assemblée et représentant du Tavini Huiraatira, avait souligné que dix dossiers de demandes d'indemnisation sur 12 venaient d'être rejetés par le tribunal administratif de Papeete.
Ces rejets sont, selon lui, liés à un amendement en loi de finances qui a "réintroduit" la notion de "risque négligeable" de contamination, terme qui figurait dans la loi Morin et avait été supprimé en 2017 parce qu'il empêchait quantité de malades d'être indemnisés.
Environ un millier de personnes demandent à être indemnisées mais moins d'une centaine de dossiers ont été jugés recevables en neuf ans.
Selon le nouvel amendement de décembre, ceux qui demandent une indemnisation doivent désormais pouvoir démontrer avoir été exposés à une dose d'au moins un millisievert par an.
Dans un communiqué publié le 28 mai, la sénatrice Lana Tetuanui a défendu cet amendement, expliquant ce nouveau seuil par la suppression du "risque négligeable" : "ce retrait ouvrait l'indemnisation à toute demande sans lien probant avec un séjour prolongé en Polynésie au moment des essais nucléaires" écrit-elle. Selon elle, faute de seuil défini, l'Etat aurait pu être contraint "d'indemniser tous les fumeurs abusifs et ayant contracté le cancer en Polynésie ou à la suite de leur séjour".
"La sénatrice se bat effectivement pour la population mais comprend trop superficiellement ce problème : ce seuil est pire que le risque négligeable", a déclaré le 28 mai à l'AFP Frère Maxime, président du bureau exécutif de l'association 193. "Des gens qui avaient reçu un avis favorable dans un premier temps ne seront finalement pas indemnisés si la loi est appliquée telle quelle", a-t-il estimé.
La sénatrice précise dans son communiqué qu'elle sera attentive au nombre de dossiers traités cette année. "Si les intérêts des Polynésiens n'étaient pas sauvegardés, je me battrai à nouveau pour une nouvelle modification de la loi Morin", dit-elle.