La montée des eaux pourrait atteindre un mètre d'ici un siècle

La hausse du niveau des océans s'accélère, mais encore plus qu'on ne le pensait, selon une étude. De quoi s'interroger: l'élévation dépassera-t-elle le mètre?
En utilisant une nouvelle méthode statistique, Carling Hay et les chercheurs de Harvard, aux États-Unis, confirment que la montée des eaux, amorcée fin XIXe-début XXe siècle, s’est bien accélérée à partir de 1990.  
Mais les Américains montrent aussi que cette accélération a été plus rapide que ce que les experts pensaient, confirmant ce que soupçonnaient les experts climatiques du GIEC. Et que cette accélération est due en grande partie à la fonte de l'Antarctique et du Groënland, phénomène récent que les scientifiques connaissent mal.

Que savions nous avant l'étude des chercheurs de Harvard ? Nous savions qu'entre 1901 et 1970, le niveau moyen de la mer avait augmenté de 1,7 mm par an, puis l'accélération a été plus franche à partir de 1993: le ryhtme est passé à 3,2 mm/an. Depuis les 20 dernières années, la mer est montée de 19 centimètres sous l'effet du réchauffement climatique.



Que nous apprend cette nouvelle étude ? D'abord, elle confirme que la montée des eaux s'est bien confirmée à partir du début des années 1990 dans les mêmes proportions. Mais les Américains montrent aussi qu'entre 1901 et 1990, cette élévation a été surestimée de 30%. Cela veut dire que l'élévation ces dernières années et plus importantes que l'on ne le pensait. Et qu'elle est due en grande partie à la fonte des glaces des calottes polaires. Et celle-ci continue à rester un mystère: on sait que l'élévation du niveau de la mer est due à la dilatation thermique des océans pour un tiers, pour 20% à cause de la fonte des glaciers de montagne, et à l'exploitation par l'homme des réserves d'eau douce par l'homme pour 10% depuis les années 1990.


Un scénario catastrophe mal connu


Mais avant 1990 ? En fait, les experts estiment que les calottes ne sont mises à réellement fondre qu'à partir de 1990, venant corroborer les conclusions des climatologues du GIEC. Cela veut dire que la glace des pôles "répond davantage au changement climatique que l'on ne le croyait". La prévision de la hausse de la mer de 98 cm d'ici 2100 ne pourrait donc pas "forcément être un maximum". Parmi les causes d'élévation du niveau de la mer, "c'est la plus incertaine qui accélère le plus vite depuis 1990". Pas vraiment de quoi se réjouir pour nos îles basses, quand on sait que la dynamique des calottes glaciaires est une science encore balbutiante: En 1930, on comptait 30 marégraphes sur l'ensemble du globe, aujourd'hui, il y en a plus d'un millier. Appuyé par les observations des satellites.