La perle est au plus mal

La crise sanitaire a détruit la filière perlicole. Plus aucun greffeur ni client. Une étude de l’IEOM met en lumière le désastre. C'est le principal secteur d'exportation du pays, qui génère près de 1300 emplois. La fermeture des frontières a été fatale.

 
L’IEOM a publié mardi son étude sur la santé de la filière perlicole au fenua. Elle met en avant les graves difficultés du secteur. La crise sanitaire a « détruit » la filière.
 

Plus aucun greffeur, plus aucun acheteur…


Les greffeurs, maillons important dans le processus, manquent à l’appel. L’immense majorité d’entre eux sont des chinois qui n’ont pas pu revenir au fenua depuis le confinement.

La décision de suspendre les permis de travail accordés aux étrangers hors du territoire et ayant séjourné en Chine depuis le 30 janvier 2020 a privé les exploitations de la plupart de leurs greffeurs, main d’œuvre indispensable pour garantir les futures récoltes. Rapidement, cette mesure a été alourdie par la suspension du trafic aérien local et international, bloquant la totalité des échanges

rapport de l’IEOM

Les clients internationaux peinent à venir en Polynésie. Ce sont eux qui achètent l’essentiel des récoltes. Sans compter les touristes de passage qui repartent souvent avec des perles en souvenir.
 

La principale exportation de la Polynésie…avant !


Les exportations de perles de culture ont représenté 5 milliards de F CFP en 2019, soit la moitié des revenus générés par les exportations de biens locaux. Sur l’ensemble du premier semestre 2020, les exportations de perles brutes on atteint seulement 450 millions de F CFP, soit 20 % des valeurs générées en 2019. Le deuxième trimestre est même pratiquement blanc puisque seul 1,1 million de F CFP de perle a été exporté.

Et les perspectives ne sont pas encourageantes. Aucune amélioration n’est envisageable avant 2021. Le flux touristique ne devrait pas reprendre avant de longs mois.

Tout est à zero zero zero,

Aline Baldassari, présidente de la Tahitian Pearl Association of French Polynesia

Plus de neuf professionnels sur dix envisagent des pertes de chiffre d’affaires supérieures à 50 % en 2020. Un retour à la normale n’est par ailleurs pas escompté avant 2 ans pour plus d’un sur deux.

En Polynésie 1 300 personnes tirent la majorité de leurs revenus d’une activité dans le secteur de perliculture.