Quelle(s) stratégie(s) pour sauver la perliculture ?

Trop de rebus se retrouvent sur le marché et font chuter les prix.

Hier s'est tenu un séminaire sur les problèmes rencontrés par la filière perlicole. Surproduction, mauvaise qualité, crise sanitaire...la perle est attaquée de toutes parts. Des solutions sont proposées par les professionnels eux-mêmes. Seront-elles suffisantes ?

 

Refonder la filière perle, tous les acteurs de la profession le souhaitent. Mais de séminaire en séminaire, la perle se meure d’une dévalorisation massive : en cause une surproduction. Jean-Claude Tahua, président du comité de gestion de Takapoto, le pense : « Il semblerait que la demande est moindre, mais comme l’offre n’arrête pas d’augmenter, il semble que c’est une des raisons qui aurait fait, soi-disant, descendre le prix de la perle ».

Ces perles ne sont d'une grande qualité. Ce producteur ne préfère donc pas les vendre.

Le manque de contrôle qualité est aussi dénoncé. Pascal Maout, perliculteur, regrette le bon vieux temps : « Si ça ne tenait qu’à moi, c’est de revenir à ce qui se faisait auparavant, avant juillet 2017, où ces perles, le rebus visuel, il était juste interdit de le mettre à l’exportation ».

Pour produire mieux, le gouvernement envisage un quota de 2 500 perles par hectare validé cette semaine par les professionnels lors d'un séminaire.

450cfp la perle

 

Autre mesure, le retour de la taxe à l’export à hauteur de 50 cfp par perle exportée... Pas suffisant selon cet ancien fermier pour qui la perle se brade à Tahiti. « Tu te rends compte, 400 cfp la pièce avec les rondes, les négociants achètent ici à 450 cfp, le plus offrant il est à 650 cfp. Le petit fermier, il est mort. Combien il va payer ses travailleurs, l’essence, la nourriture ?...Il faudrait augmenter le prix de la perle, ici d’abord, parce que dehors, on vend toujours 3 fois le prix », dit-il sous couvert d'anonymat.

Quelle stratégie pour sortir la filière perlicole de la crise ? Une question que se posent de nombreux producteurs.

Produire mieux, c’est aussi faire preuve de conscience environnementale pour des fermes irréprochables d’un point de vue sanitaire. « Si nous voulons produire de la qualité, autant mieux d’abord nettoyer nos îles, pour que la qualité des perles ressorte », déclare ainsi Teuru Moeava, président du comité de gestion de Ahe.

Il est aussi question d’exonérer les redevances sur les concessions, en attendant que la perle retrouve son lustre initial.