Parmi les victimes de la Covid, les professionnels des boîtes de nuits et bars. Aujourd'hui que les règles sanitaires sont assouplies, la CPME a adressé un courrier au gouvernement en demandant de repousser le couvre-feu à 1h du matin au lieu de 22h. Qu’en pensent les Polynésiens ?
Couvre-feu à 22h... Cette obligation est devenue une habitude pour les Polynésiens. Les boîtes de nuits sont fermées depuis plus d’un an alors que les bars viennent de rouvrir. "Moi, je suis une fétarde mais, à 22h c’est bon aussi, il n'y a pas de souci", confie Heina. Minnie, elle, estime que s'il faut repousser à 1h autant ouvrir complétement et "arrêter le couvre-feu", même si la jeune femme est plutôt partisane de cette restriction car "c’est la tranquillité après 22h".
Dans la restauration, les horaires adaptés au couvre-feu permettent de commencer le service plus tôt. Un avantage pour le personnel. "Au lieu de commencer à 5h, on commencerait à 6h et termine un peu plus tard que ce soit à 10h, 11h du soir, raconte Julienne Mahuta, serveuse depuis 35 ans, Mais si il faut revenir à 1h du matin, on est obligé de prendre des heures normales." Même les roulottes se sont accommodées : les cuisines ouvrent à 17h et ferment à 21h30. Et vu que la clientèle dîne plus tôt, le chiffre d’affaires est moins impacté. "Avant que le virus n'arrive sur le territoire, on terminait vers 11h-00h. Mais à minuit, c’était uniquement au niveau du service, sinon la clientèle est là. A 11h du soir, ça y est il n'y a plus personne", explique Pascal Taputuarai, qui tient une roulotte.
"L’économie, c’est une catastrophe. On va le voir dans les semaines à venir, les mois à venir (...) Il est temps qu’on réagisse. Il va falloir se battre là maintenant et pendant plusieurs mois"
Alors que les bars accueillent de nouveau du public depuis la mi-mars, les boîtes de nuit, elles, restent fermées depuis plus d’un an et subissent de plein fouet la crise sanitaire. Leur temps de travail est réduit de moitié, il est même devenu inexistant pour certains. "L’économie, c’est une catastrophe. On va le voir dans les semaines à venir, les mois à venir (...) Il est temps qu’on réagisse. Il va falloir se battre là maintenant et pendant plusieurs mois. J’espère que toutes les autorités, Pays, État, CPME et tous les commerçants, vont pouvoir se mettre autour d’une table pour adopter des stratégies très commerciales, pour une belle relance, une vraie relance" réagit Stéphane Gay, président du syndicat des bar-dancing
Le syndicat des bar-dancing soutient la demande de rallonge du couvre-feu à 1h du matin. Et dans les prochaines semaines, il compte proposer d’autres solutions par courrier adressé au Pays, à l’État et au ministère des Finances.