Le risque tsunami plus élevé sur la côte Est, une question de bathymétrie !

Au lendemain de l’alerte tsunami, l'heure est aux explications. Le séisme, s’est produit au Sud-Ouest de la Polynésie. L’alerte a pourtant concerné les côtes Nord et Est. C'est une question de relief sous marin précisent les scientifiques.

 

Alerte au Sud-Ouest, évacuation au Nord-Est ?

Un séisme de magnitude 8,1 aux îles Kermadec, à quelques encablures de la Nouvelle-Zélande et tout le Pacifique passe en alerte tsunami. Sur la côte Est de Tahiti, les habitants doivent quitter le littoral.Au lendemain de l’alerte, beaucoup s'interrogent. La vague vient du Sud-Ouest et c'est la cote Nord-Est qu'on évacue, ca ne parait pas logique.

"C’est comme quand tu jettes un caillou dans l’eau, ça fait des ondes. La Nouvelle-Zélande est au Sud-Ouest. Donc, c’est la côte Sud et Ouest de Tahiti qui auraient dûes être touchées », résume Jaros Otsenacek, président du Syndicat des pêcheurs professionnels de Polynésie, qui n’hésite pas à parler de « bavure évitée, avec tous ces véhicules qui passaient sur la côte Ouest. Avec un vrai tsunami, on aurait eu des centaines de morts. »

C'est une question de bathymétrie

Ce n'est peut être pas logique à première vue mais c'est pourtant parfaitement explicable scientifiquement. Selon le laboratoire de géophysique, c’est surtout une question de bathymétrie, la mesure des profondeurs et du relief de l’océan pour en déterminer la topographie des fonds marins. La côte Ouest de Tahiti reste protégée par sa barrière récifale.
 

La bathymétrie autour de l’île de Tahiti est différente un peu partout, la zone de Papenoo n’a pas de barrière récifale, les pentes font que la baie est plus sensible aux tsunamis.

Stéphane Quema, le directeur du laboratoire de géophysique

Au cours des deux derniers siècles, 15 tsunamis ont frappé la Polynésie, dont 11 ont provoqué des dégâts. Le dernier tsunami significatif était en 1960. Les Marquises restent toujours l’archipel le plus touché, en raison de l’absence de barrière récifale.

Regardez ce reportage de Lucile Guichet-Tirao et Mirko Vanfau :