Les acteurs du tourisme veulent une réouverture des frontières entre le 15 avril et le 1er mai

Les véhicules d'un prestataire de service à l'arrêt à Bora Bora. Pas de visiteurs, donc pas de sortie, donc pas de chiffre d'affaires.

Les acteurs du tourisme local militent pour une annonce rapide de la réouverture de la destination au tourisme. Réunis en collectif, 425 acteurs du tourisme se sont engagés pour défendre la reprise de l’activité touristique, représentant 82% des ressources propres et 20% des emplois locaux.

Ils ont adressé le 15 mars dernier un courrier au gouvernement français réclamant la réouverture de la destination et la reprise des activités liées au tourisme en Polynésie française. Pour justifier leur requête, ils revendiquent l’efficacité avérée des contrôles sanitaires mis en place durant 7 mois aux fins de limiter la propagation du virus. 

Depuis le 15 juillet 2020, la Polynésie française accueille un flux d’environ 1 000 voyageurs par semaine selon un protocole sanitaire strict. Ces voyageurs ont permis aux entreprises de maintenir une activité vitale durant la crise, sans impact sur l’épidémie ni mettre en danger la population locale, les employés ou les voyageurs.

Le 29 janvier 2021, le Premier ministre a annoncé la fermeture du tourisme dans les DROM-COM pour éviter une explosion des cas si un des variants venait à arriver sur nos territoires isolés.

L’information a été confirmée par le ministre des Outre-mer le 31 janvier 2021, précisant qu’elle serait accompagnée d’aides supplémentaires pour les entreprises.

Le Président de Polynésie française a mis en place cette fermeture le 3 février 2021 et annoncé une reprise de l’activité à compter du 1er avril 2021. Le 11 mars 2021, il a annoncé un report à mai 2021, sans garantie ni précision sur la date. Il s’est exprimé publiquement plusieurs fois pour indiquer sa volonté d’une reprise rapide, au plus tard début mai, notamment le 16 mars au sein de l’Assemblée de la Polynésie française.

Situation critique

 

Les entreprises du tourisme, déjà fortement impactées par la crise, venaient d’annuler et rembourser l’ensemble des réservations prises pour les mois de février et mars. Elles sont désormais dans l’obligation légale de modifier ou rembourser les réservations prises pour avril et mai 2021.

Les endettements supplémentaires ne sont plus envisageables. La situation financière des entreprises du tourisme polynésien est aujourd’hui critique et des milliers d’emplois sont menacés à très court terme. Sans ce flux, même restreint, les faillites et liquidations vont se multiplier dans les prochaines semaines.

Beaucoup d'hôtels ont dû fermer temporairement leurs portes.

Les conséquences d’une fermeture prolongée sur l’activité et l’emploi (de l’artisanat au commerce, de la pêche à l’agriculture, des services aux transports…), sur la capacité de rebond économique polynésien à moyen terme, sur la situation sociale de très nombreuses familles polynésiennes, vont être désastreuses. Le déclassement social a commencé pour beaucoup de familles. À ce rythme, il ne pourra être résorbé avant la fin de la décennie.

Dans ce contexte, les acteurs du tourisme polynésien ont rédigé et transmis le 15 mars un courrier commun afin de faire valoir la nécessité de fixer et d’annoncer avant la fin du mois de mars, la date de reprise de l’activité touristique en Polynésie française, au plus tard le 1er mai 2021.

Mobilisés en moins de 48h, ce sont 425 acteurs du tourisme en Polynésie française qui se sont engagés et ont co-signé ce courrier commun.

Courrier adressé au Premier ministre