Les anti-nucléaires se préparent à marcher le 17 juillet et à déposer plainte

Le 17 juillet, ils marcheront dans les rues de Papeete. Le Tavini, l'Eglise protestante et le collectif Fait nucléaire. La date fait écho au tir Centaure de l'année 1974. D'après les organisateurs, cet essai aurait eu des retombées à Tahiti et Moorea. Une plainte sera ensuite déposée à La Haye.

Une marche pour dire l’indignation face aux effets des essais nucléaires. Ce matin, les principaux organisateurs de l’évènement appellent  tout un chacun à les rejoindre. En tête de file, le Tavini, l’Eglise protestante maohi, et les associations en faveur des victimes du nucléaire. Une marche pour la dignité, pour dire que la population polynésienne n’est pas un cobaye, et pour exiger justice.

"J'ai déposé une communication informant le tribunal international pénal de La Haye, pour ce crime contre l'humanité, et pour rappeler encore les propos de M. Macron quand il a dit à Alger "la colonisation est un crime contre l'humanité". Et quand il viendra, je le lui dirai : "merci M. le Président pour votre déclaration. Et vous êtes en plein dedans. La colonisation, le génocide culturel et toutes les conséquences que nous connaissons", souligne Oscar Temaru, le président du parti indépendantiste.

Moruroa e tatou incite au dépôt de plainte individuelle contre les radiations ayant entraîné des maladies, notamment au cours des essais aériens. Entre 1966 et 1974. Une cinquantaine ont déjà été déposées. L’association en espère 1 000.

Pour Richard Tuheiava, membre de Moruroa e tatou, "ce qui est important c'est vraiment l'exigence de vérité et de justice, mais aussi d'apporter un éclairage international différent dans le cadre du dossier de décolonisation d'abord, mais aussi pour chacune des victimes de se faire reconnaître par un tribunal qui ne soit pas celui de l'Etat qui a commis l'agression".

 

 

L’association 193 lance un appel à la mobilisation générale, à cause des 5 tirs atmosphériques qui aurait causé de graves maladies parmi toute la population. "Lors de la parution du livre Toxique, tout le monde a bien lu que ce ne sont pas les anciens travailleurs de Moruroa, mais c'est toute la population à cette occasion-là qui a été contaminée. Et donc il est temps que la population se lève", précise Frère Maxime, président du bureau exécutif de l'​Association 193.

 

Après la marche, la parole sera donnée à des malades, puis à des associations qui demandent justice concernant le nucléaire. Des associations locales et internationales. Tous disent vouloir tourner la page, mais cela ne peut se faire qu’avec "de véritables excuses et une véritable politique d’indemnisation des victimes" selon les anti-nucléaires.