Les Marquisiens inquiets face au nouveau projet du transport insulaire

Une semaine après l'adoption à l’Assemblée du nouveau schéma directeur du transport insulaire, les pensions de familles de certaines îles, notamment des Marquises, ont fait part de leur inquiétude. 
Adopté la semaine dernière devant les élus de Taharoi, le schéma directeur du transport insulaire n'est pas appliqué, des délibération doivent encore être votées. Pour autant, certaines pensions de famille du fenua sont déjà inquiètes. La raison : parmi les propositions du gouvernement pour optimiser le transport aérien et maritime entre les îles du territoire, il est question notamment de supprimer certains aérodromes. Une nouvelle qui a fait bondir le comité du tourisme de Ua Huka.
Les Marquisiens inquiets face au nouveau projet du transport insulaire - Nicolas Suire / Chiristian Deso

Toa Raphael Taiaapu, le président du comité, a vivement réagi après s’être informé des propositions de modifications de l’organisation des transports notamment aériens entre Nuku Hiva, l’île principale, et Ua Huka. Ces transports sont classés comme secondaires et déficitaires par le Pays, considérant ainsi qu'il faudrait "peut-être" s'en séparer. A la place, il est question de mettre en place des dessertes maritimes, et de remplacer les twin otter par des hélicoptères afin de desservir Ua Huka et Ua Pou. Un projet impensable pour les professionnels du tourisme.


Pour les pensions de familles, cela signifierait simplement l’arrêt de l’activité touristique car les prix des transports seraient bien trop importants. Cela signifierait aussi des trajets longs et inconfortables. Dans un cas comme dans l’autre, cela est loin d'être attractif pour les touristes... Gérante d'une pension de famille à Ua Huka, Delphine Rootuehine ne cache son inquiétude et sa crainte de voir disparaître sa petite affaire.


Ce n'est pas le seul problème que soulève cette nouvelle organisation des transports. En effet, la question des évasanes, et donc le sort des malades, inquiète également les habitants de l'île.


Le ministre des transports, Albert Solia, rappelle néanmoins que ce nouveau schéma du transport insulaire n'est pas encore actif. Pour l'heure, il s'agit d'une proposition.


Ces modifications, si elles ont lieu, se feront d’ici trois à cinq ans et uniquement après concertation des communes et des professionnels concernés. Car, comme le rappelle le ministre, si ce dernier réussi, c'est grâce à un travail commun.


Rappelons que de telles mesures avaient déjà été proposées sous Steeve Hamblin. Les maires et les professionnels avaient refusé, le projet avait alors dû être abandonné.