Les touristes ne pourront plus venir en Polynésie ces prochaines semaines, a annoncé le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, dans une allocution adressée aux Polynésiens ce dimanche 31 janvier. Une mesure prise afin de protéger le fenua des variants du virus.
Ce dimanche, le ministre des Outre-mer a souhaité s'adresser aux Polynésiens suite aux dernières contraintes sanitaires prises dans l’Hexagone. En effet, depuis ce 31 janvier, les frontières françaises sont désormais fermées aux pays qui ne sont pas situés dans l'espace européen. Impossible donc de sortir ou d'entrer dans le territoire sauf "motif impérieux d'ordre personnel ou familial, motif de santé relevant de l'urgence ou motif professionnel ne pouvant être différé". C'est le cas pour tous les territoires d'Outre-mer. La mesure sera effective en Polynésie française, mercredi 3 février.
Dans son allocution, Sébastien Lecornu a affirmé que "les touristes ne pourront plus venir en Polynésie française les prochaines semaines". "Je sais les sacrifices économiques que cela implique pour vous, admet le ministre, Mais nous ne pouvons pas transiger avec la santé de nos concitoyens". Dans un communiqué, samedi, le Haut-commissariat a confirmé que " tout voyageur en provenance ou à destination de la Polynésie française devra justifier que sa situation relève d'un des trois motifs impérieux personnel/familial, santé, professionnel à compter du 03 février 2021 ".
Un mal nécessaire selon le ministre pour que la Polynésie soit "protégée et puisse rouvrir aux touristes le plus rapidement possible". Si la circulation du virus sur le territoire a tendance à baisser, il faut rester vigilant notamment face aux variants du coronavirus, prévient le ministre. "L'arrivée des variants du virus change la donne. Cette épidémie peut être suivie d'une autre dont les signes avant coureur commencent à apparaître dans certaines parties du monde". Des variants ont d'ailleurs été détectés en Outre-mer, à Mayotte plus précisément.
Un soutien économique de l'Etat mais pas de renforts
La menace est grande pour la Polynésie française, affirme le ministre. "Si l'un des variants venait à être détecté, nous pourrions être confronté à une explosion des cas, à une embolie complète de son système hospitalier." Sébastien Lecornu indique que si les variants devaient circuler en France et dans les territoires ultramarins en même temps "nous ne pourrions peut-être pas soutenir la Polynésie française comme nous l'avons fait auparavant. L'envoi de renforts internationaux pourrait être trop complexe à mettre en oeuvre".
Le ministre a néanmoins affirmé que l'Etat continuera à soutenir économiquement le territoire. En 2020, un prêt de 28 milliards de Fcfp a été octroyé au gouvernement de la Polynésie, et 65 milliards de Fcfp au bénéfice des entreprises du fenua. Des mesures qui seront maintenues en 2021 "aussi longtemps que durera la crise économique et sanitaire", déclare le ministre qui annonce qu'elles seront renforcées pour les secteurs en difficulté, en particulier le tourisme et les compagnies aériennes.
l’intégralité de l’allocution de Sébastien Lecornu, en français.
l’intégralité de l’allocution de Sébastien Lecornu, en tahitien.