Six ans que la zone de pêche réglementée de Mahina est entrée en vigueur et aujourd'hui, des pêcheurs veulent que cela change. Entre les pour et les contre, il y a de la grogne autour du rahui de Hotu Ora.
Certains pêcheurs de Mahina en ont assez du rahui instauré dans les environs de la pointe Vénus. Ou plutôt de la zone de pêche réglementée. Une ZPR instaurée il y a six ans afin de préserver et régénérer la faune sous-marine.
Pour eux, cela n'a que trop duré. Germain Coulon est de ceux-là. "Un rahui, y'à une durée de fermeture dans le temps, ensuite on passe à une autre partie pour réouvrir l'autre", déclare ce retraité. "Là, ça fait des années, on a fermé pour fermer !"
Un autre pêcheur met en cause le zèle d'un farouche partisan de ce rahui, qui "fait le gendarme, et des fois je trouve que c'est exagéré, puisque une fois j'ai vu un homme pêcher à l'extérieur de la zone [réglementée], et il est venu le dégager car la zone est interdite".
Il, c'est Fredo Villierme. Lui-même est pêcheur et comprend le ras-le-bol des pêcheurs qui veulent la fin du rahui. Mais, précise-t-il, "cette zone existe depuis 6 ans, on a d'abord demandé aux pêcheurs de dire ce qu'ils pensaient [de la ZPR]. A l'unanimité, tout le monde était d'accord pour instaurer cette zone de pêche réglementée".
Si Fredo est pour ce rahui, c'est qu'il pense qu'il a prouvé son efficacité. "Je peux vous certifier qu'avant, dans certaines zones, il n'y avait plus rien. Maintenant le poisson est revenu en abondance en quantité et en qualité, du gros poisson. Même les tortues sont revenues", dit-il fièrement. Alors pour préserver cette faune, il avoue qu'il préfère aller pêcher plus loin, du côté de Papenoo. Il est même certain que ses "enfants n'auront pas besoin d'aller aux Tuamotu pour voir tous ces poissons".
Teva regarde avec du recul tout ce rififi autour du rahui de Mahina. Ce pêcheur de haute mer pense qu'avec cette ZPR "au moins ça régénère les endroits où c'est exploité." S'il pense que "c'est une bonne idée de fermer [la pêche] un moment, je ne sais pas pour combien de temps".