Mercure : un médecin alerte sur les dangers liés aux poissons du large

Le docteur Xavier Gastinel, médecin généraliste, tire la sonnette d’alarme. Selon lui, le mercure présent dans la chaire de plusieurs poissons du large de Polynésie française a un impact néfaste sur les organismes des humains.
Il n’a rien à y gagner et veut surtout éveiller les consciences. Le docteur Gastinel veut changer les mentalités et surtout avertir la population. En Polynésie française, de nombreuses familles consomment quasi-quotidiennement du poisson pêché en haute mer et notamment du thon.

Le principal danger : le mercure présent dans leur chair. Une étude réalisée en 2008 par l’institut Louis Malardé conseillait déjà aux femmes enceintes de consommer le moins de poisson du large possible, à cause du mercure et des risques, notamment neurologiques, pour le fœtus. Mais cet avertissement remonte à une dizaine d’année et force est de constater que le comportement des consommateurs de poissons du large n’a pas beaucoup évolué.

Des résultats sans équivoque

Le mercure (Hg) est un élément trace métallique (anciennement appelé métaux lourds) qui est assimilé par les organismes vivants sous une forme chimique biodisponible et très toxique : le méthylmercure (MeHg). Le méthylmercure peut « s'accumuler dans les organismes et se propager le long des chaînes alimentaires » selon l’institut national des sciences de l’Univers.

Récemment, le docteur Xavier Gastinel a effectué 60 prises de sang sur des patients polynésiens. 90% des résultats ont relevé des traces de mercure avec des taux anormalement élevés. Les problèmes de santé peuvent ainsi s’enchaîner car le mercure passe par le système digestif, peut toucher les reins, le cerveau, ou encore affecter la vue et l’ouïe.

Le docteur Gastinel conseille aux personnes consommant régulièrement du poisson d’effectuer des prises de sang pour connaître leur taux de mercure. Il déconseille aussi fortement de donner du poisson du large à un enfant en pleine croissance.

Le médecin précise aussi que certains organismes stockent plus facilement le mercure, alors que d’autres l’éliminent plus vite. 
 
Les pêcheurs estiment, quant à eux, que l’étude réalisée par l’institut Malardé en 2008, n’a pas été suffisamment poussée. Pas assez approfondis non plus les résultats d’analyses de sang faites sur quelques patients par un docteur de la place estime Claude Davio, expert en pêche professionnelle dans le Pacifique.
 

Claude Davio " le sélénium annihile l'effet du mercure dans le thon " 

 
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