En plein débat sur l'importation de miel, notamment de Chine, suite aux propos du Frédéric Riveta, Gilles Fert, rapporteur d'une mission d'audit de l'apiculture de Polynésie, préfère les sanctions pour les fraudeurs que le contrôle des quantités préconisé par le Ministre de l'agriculture.
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Le Ministre Frédéric Riveta évoque le chiffre de "945 kilos de miel introduits illégalement sur le territoire" et souhaite contrôler les volumes importés. Mais la direction des douanes, seule habilitée à effectuer des saisies, ne confirme pas ce chiffre et "se dit même surprise par une telle quantité". Entretien avec Gilles Fert, auteur d'un rapport de 70 pages sur l'état des lieux de la filière apicole.
Que pensez-vous de la réouverture de l’importation de miel en Polynésie, cette décision peut-elle mettre en danger la filière apicole ?
Gilles Fert: "Non, mais c'est regrettable, car il y a effectivement un risque de propagation de la loque. Il faudrait rapidement former des apiculteurs et développer cette filière. La Polynésie peut très facilement être autosuffisante en miel. Le plus important est de maintenir l'interdiction absolu d'importer des abeilles vivantes et de la cire d'abeille.
Le varroa (NDLR: premier souci actuellement pour l'apiculture à travers le monde) n'est pas véhiculé par le miel ni par le sperme d'abeilles".
Selon le ministre “ L’importation de miel ionisé va diminuer les effets pervers comme l’arrivée "sous le manteau" de miel des autres pays » . Etes-vous d’accord avec lui?
Gilles Fert: "Oui probablement. Mais si des sanctions sévères étaient appliquées envers les importations illégales cela dissuaderait".
L’irradiation du miel est elle garantie a 100% ? Et là on pense au varroa, ou a d’autres maladies?
Gilles Fert: "Oui, l'irradiation élimine les bacilles de loque. Le varroa n'est pas concerné par le miel, et ne peut voyager qu'avec des reines et paquets d'abeilles".
Faire venir des semences de l'extérieur avec toujours des garanties sanitaires, c’est une bonne idée selon vous?
Gilles Fert: "Inutile à mon avis. La Polynésie a une bonne abeille, avec une variabilité génétique importante. Donc pas de risque de consanguinité. Des échanges peuvent être envisager entre les îles en prenant toutes les précautions nécessaires. Il faudrait faire un travail de sélection à partir des meilleures colonies, tout comme l'a fait un apiculteur professionnel: Mr Ozzie.
La situation actuelle en Polynésie est unique au monde avec celle de nouvelle Calédonie. Pas encore de varroa, d'aethina tumida contrairement à Hawaï. C'est une chance inouïe. On peut donc y produire facilement un miel bio de qualité. De plus le potentiel de production permettrait très largement de satisfaire le marché local".
Gilles Fert, également apiculteur dans le Béarn, a également écrit un ouvrage qui fait référence, intitulé "l'élevage des reines". Il est l'auteur de nombreux rapports d'expertise notamment en Nouvelle Calédonie.
Que pensez-vous de la réouverture de l’importation de miel en Polynésie, cette décision peut-elle mettre en danger la filière apicole ?
Gilles Fert: "Non, mais c'est regrettable, car il y a effectivement un risque de propagation de la loque. Il faudrait rapidement former des apiculteurs et développer cette filière. La Polynésie peut très facilement être autosuffisante en miel. Le plus important est de maintenir l'interdiction absolu d'importer des abeilles vivantes et de la cire d'abeille.
Le varroa (NDLR: premier souci actuellement pour l'apiculture à travers le monde) n'est pas véhiculé par le miel ni par le sperme d'abeilles".
Selon le ministre “ L’importation de miel ionisé va diminuer les effets pervers comme l’arrivée "sous le manteau" de miel des autres pays » . Etes-vous d’accord avec lui?
Gilles Fert: "Oui probablement. Mais si des sanctions sévères étaient appliquées envers les importations illégales cela dissuaderait".
L’irradiation du miel est elle garantie a 100% ? Et là on pense au varroa, ou a d’autres maladies?
Gilles Fert: "Oui, l'irradiation élimine les bacilles de loque. Le varroa n'est pas concerné par le miel, et ne peut voyager qu'avec des reines et paquets d'abeilles".
Faire venir des semences de l'extérieur avec toujours des garanties sanitaires, c’est une bonne idée selon vous?
Gilles Fert: "Inutile à mon avis. La Polynésie a une bonne abeille, avec une variabilité génétique importante. Donc pas de risque de consanguinité. Des échanges peuvent être envisager entre les îles en prenant toutes les précautions nécessaires. Il faudrait faire un travail de sélection à partir des meilleures colonies, tout comme l'a fait un apiculteur professionnel: Mr Ozzie.
La situation actuelle en Polynésie est unique au monde avec celle de nouvelle Calédonie. Pas encore de varroa, d'aethina tumida contrairement à Hawaï. C'est une chance inouïe. On peut donc y produire facilement un miel bio de qualité. De plus le potentiel de production permettrait très largement de satisfaire le marché local".
Gilles Fert, également apiculteur dans le Béarn, a également écrit un ouvrage qui fait référence, intitulé "l'élevage des reines". Il est l'auteur de nombreux rapports d'expertise notamment en Nouvelle Calédonie.