Tôt le matin, Nini est déjà aux fourneaux, et ce n'est pas pour préparer le petit déjeuner. Elle découpe des lames de thon, pour les faire frire. A 72 ans, cette dame consacre son temps pour les malades polynésiens. Avec la dizaine de bénévoles actifs, elle leur apporte un peu de chaleur, grâce à ses repas, offerts par de généreux donateurs. "Ils vont bien se régaler aujourd'hui", dit-elle.
Et c'est durant cette préparation qu'arrive le Président Fritch, venu à Paris à l'occasion de la réunion Reko Tika. "Bonjour Nini, du ma'a pour nos malades ?", demande-t-il. "Oui pour nos malades", répond la petite dame. Son engagement sans faille est toujours salué par les autorités, dont le président du Pays qui reconnaît combien le rôle de Nini et ses bénévoles est essentiel. "C'est un amour véritable qu'elle a pour les malades polynésiens, elle ne les choisit pas, tant que c'est des Polynésiens elle leur rend visite et leur donne à manger", dit-il.
Un peu de saveur du fenua
Ce jour-là, 50 assiettes sont préparées et livrées dans un des centres d'hébergement, situé en banlieue parisienne. Il accueille des patients de tous âges, à qui le fenua manque énormément.
"Ca fait du bien, c'est du made in fenua, pour nous les Polynésiens en France, ça nous fait du bien", déclare Henri Shan, un patient. "Ca nous réconforte beaucoup d'avoir un peu de saveur de chez nous", ajoute Teresa Tauru, de Raiata, une patiente polynésienne.
Leurs yeux s'illuminent, une émotion que l'association procure à chacun d'eux toutes les semaines, la plus belle récompense de leur vie.
Regardez le reportage à Paris d'Aiata Tarahu :