Dans son discours d'ouverture, le président du pays Edouard Fritch a déclaré " il nous faut aller toujours plus loin dans le renforcement et la valorisation de notre partenariat stratégique, dans l’obtention de financements européens dédiés à la hauteur des enjeux et des besoins de nos populations, dans la participation effective de nos territoires aux programmes horizontaux ".
Ce rassemblement se tient dans un contexte particulier, celui du Brexit, la sortie du Royaume Uni de l'Union Européenne. Douze des vingt-cinq pays membres de l’Association des Pays et Territoires d’Outre-mer sont des territoires britanniques, Edouard Fritch s'est alors inquiété de l'avenir de l'association ? Ce mercredi matin, tous les représentants de ces territoires, dont Pitcairn, dans le Pacifique sud, ont bien dit qu’ils voulaient rester au sein de l’OCTA, même si le Royaume-Uni quitte l’Union européenne. Des liens ont été tissés entre les membres au fil des années, et ces territoires partagent de nombreuses problématiques et notamment les enjeux climatiques, la nécessité de préserver la biodiversité des îles.
C’est donc la question qui est au cœur des discussions, même s’il sera difficile d’arrêter une décision pour l’avenir, puisque la situation est encore incertaine. Le Brexit va-t-il vraiment avoir lieu ? Quel accord sera conclu entre le Royaume-Uni et l’Union européenne ? Y aura-t-il un nouveau vote ? À ce propos, les territoires britanniques n’ont pas eu leur mot à dire. Les habitants de Pitcairn, par exemple, n’ont pas pu voter pour ou contre le Brexit et ils le regrettent. Faire entendre sa voix quand on est un territoire isolé, c’est justement l’avantage de ces plateformes comme l’OCTA.
" Sommet de la honte "
Dans un communiqué, le Tavini Huiraatira a estime que le président Fritch et son gouvernement accueillait un " Sommet de la honte ". Pour le parti indépendantiste, il émane de cette réunion " un parfum de colonialisme et de néo-colonialisme ". La formation politique d'Oscar Temaru estime que " tenir ces réunions [...], à Papeete même, alors que notre pays est réinscrit depuis 2013 sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser, est une erreur politique majeure ". Le Tavini invite l'Etat à rejoindre le Comité des 24 et la Quatrième commission de l'Onu pour discuter de l'accession à la pleine souveraineté du territoire.
Vendredi, la ministre des Outre-Mer qui arrive, jeudi 28 février, à Tahiti, participera au Forum des Pays et Territoires d’Outre-Mer de l’Union Européenne. Comme l'ont révélés nos confrères de Radio 1, le Tavini et l'association 193, vont manifester aux abords de l'hôtel où se tiendra cette réunion.
La visite d'Annick Girardin sera de courte durée, puisqu'elle s’envolera, dès samedi, pour Wallis et Futuna, pour assister à la mise en service du câble haut débit Tuisamoa.