Vider les lieux. A Atimaono, plusieurs familles, sur les 71 concernées, se soumettent à la décision de justice. Les tribunaux ne leur donnent pas raison à propos de leur occupation foncière. Ce matin, quelques maisons faites de tôles, de pinex et autres matériaux de construction sont démontées. Ici ou là, ça active. Ainsi une femme organise le déménagement de l’habitation de son mari. Elle accepte entièrement la décision de justice.
Une autre, plus âgée, réside sur une parcelle de terre depuis 9 ans. C’est le cœur lourd qu’elle fait ses bagages. Car elle aussi se plie à la décision de justice. Mais tourmentée par cette nouvelle, elle ne sait où aller avec son mari cardiaque, son dernier fils et sa compagne.
Rester
Un peu plus haut, cette autre habitante s’estime dans son droit, et compte bien rester. "Je suis installée depuis 1990, mon avocat m'a dit : non Lana, tu ne bouges pas, tu restes !"
La Direction des affaires foncières rappelle que le Pays a entamé une procédure en justice en 2010. Après 3 décisions en première instance, en appel et en cassation, elle estime que le Pays a été suffisamment procédurier et patient.
Le Pays veut récupérer ses terres
"Il n'est pas exclu que la Polynésie recourt à la force publique, si les familles ne quittent pas les lieux d'elles-mêmes. Pour l'instant, on n'en est pas là, mais c'est un droit que la Polynésie peut faire prévaloir, s'il y a de la résistance de la part de ces familles", explique Loyana Legall, directrice de la Direction des affaires foncières.
Aucune date de recours à l’intervention des forces de l’ordre n’a été communiquée. Mais le Pays affirme sa volonté de recouvrer la jouissance de ses biens, pour lesquels il dit avoir des projets.