Violences au collège de Papara : débrayage des professeurs

Débrayage des professeurs du collège de Papara.
C'est le coup de trop ! Une professeure enceinte aurait reçu un coup au ventre, mardi, d'une élève de 6e. Jeudi matin, 45 professeurs (selon le syndicat) du collège de Papara ont débrayé pour protester.
Dès 7h jeudi 21 avril, les professeurs du collège de Papara ont voulu tirer la sonnette d’alarme en réalisant un débrayage. Ils étaient 45 selon le syndicat SNESPF à s’être mobilisés par solidarité avec une collègue agressée par une élève mardi 19 avril. La professeure, enceinte, aurait reçu un coup au ventre de la part d’une élève de 12 ans, en classe de 6e.

Ils dénoncent des agressions verbales, physiques, la consommation de paka, des harcèlements entre élèves (étranglement, attouchements sexuels, etc.), mais aussi d’élèves envers leurs professeurs et le personnel de l’établissement. Un quotidien devenu insupportable dans cet établissement classé REP+. 

Les enseignants dénoncent surtout le manque de réactivité et de soutien de la part de la direction. Ils reprochent la lenteur des sanctions, voire une absence de sanctions.
Violences au collège de Papara, débrayage des professeurs

Pour Françoise Hauata, du syndicat SNES-PF, la situation est devenue intolérable. Le chef d'établissement, Pascal Delesmont, dit comprendre la colère des professeurs.

Ils sont interviewés par Heidi Yieng Kow  et Sandro Ly:
Interviews de Françoise Hauata, du SNES-PF et de Pascal Delesmont, chef d'établissement ©Polynésie 1ère
Pendant plus d'une heure, une délégation de professeurs, de représentants du personnel et de représentants de l’Association des Parents d’Elèves, ont rencontré la direction de l’établissement, sous la médiation de la DGEE.

Selon la déléguée syndicale, Françoise Hauata, un meilleur dialogue devrait être désormais possible, du moins la direction s'y serait engagée, avec des sanctions plus rapides pour les élèves violents.

Le principal du collège, Pascal Delesmont, reconnaît une certaine lenteur quant à l'application de sanctions. Cependant, il souhaite aussi rappeler qu’il est de son devoir de traiter chaque incident avec prudence et sans précipitation. La mise en place d’un conseil de discipline ne peut se faire du jour au lendemain et nullement sans avoir entendu les deux parties, ainsi que les parents de l’élève violent.
Il rappelle aussi que certains dossiers sont aujourd’hui suivis par les autorités judiciaires et que le temps de la justice est souvent plus lent.

Les élèves violents au collège de Papara sont en grande partie âgés de moins de 16 ans. Il y a donc une obligation de scolarisation.

Enseignants et direction s'accordent sur le fait que l’établissement pourrait bénéficier de postes supplémentaires afin d'alléger les effectifs en classe et d'assurer un meilleur suivi des élèves.

L’ouverture prochaine du collège de Mataiea pourrait aussi être une solution afin de réduire les effectifs du collège de Papara qui tournent aujourd’hui à plus de 1000 élèves.

A l'issue du débrayage, certains enseignants ont repris les cours mais une grande majorité a décidé de poursuivre le mouvement tout au long de la journée afin de montrer leur détermination.