C'est à 8h35 que le convoi présidentiel est arrivé au port de pêche de Papeete. Après avoir salué les autorités locales du Pays, Emmanuel Macron a commencé à discuter avec les acteurs du secteur de la pêche. Des armateurs, comme la famille Ching, un mareyeur, ou encore un pêcheur côtier sur son poti marara, d'abord spécialisé dans la pêche à la bonite, et de plus en plus dans celle du thon, plus rémunératrice.
Transition toute logique pour monter à bord du thonier Ulysse 2, dernière acquisition de l'armateur-mareyeur Georges Moarii. Un navire-congélateur de dernière génération, construit localement et financé grâce à la défiscalisation nationale, capable d'effectuer des campagnes de pêche de deux mois, bien plus rentables que la pêche fraîche. Seule contrainte : faire le plein de carburant tous les mois, car ce type de bateau navigue beaucoup à la recherche d'un poisson pélagique qui circule partout.
Georges Moarii possède plusieurs navires, dont le Lady Chris, un autre thonier. Là encore, le Président a tenu à saluer chacun des membres d'équipage. Parmi eux, deux anciens SDF, formés sur le tas, et aujourd'hui marins-pêcheurs. En Polynésie, le secteur de la pêche représente 8% de l'emploi total, soit environ 2 000 salariés (dont 350 marins-pêcheurs).
Point d'orgue de cette visite présidentielle sur le quai, la présentation grandeur nature sur un plateau réfrigéré des différentes espèces de poissons pêchées localement. Mahi mahi, thazard, haura, méka (le véritable espadon qui vit dans les profondeurs), saumon des dieux et bien sûr thon. "C'est magnifique", s'est alors exprimé le président devant un tel tableau. Georges Moarii et Edouard Fritch, fin connaisseur et ancien ministre de la Mer dans les années 90, n'ont pas manqué d'expliquer les différentes manières de les pêcher et de les préparer. Et à quels marchés ils étaient destinés.
Puis direction la salle de filetage. Là, question de sécurité, le Président Macron n'a pu s'approcher trop près des fileteurs. Mais il a pu découvrir la façon de préparer les poissons en fonction de leur espèce et ce qu'ils deviennent à l'issue. Aujourd'hui, sur les 6 000 tonnes pêchées annuellement en Polynésie, 4 500 t sont destinées au marché local, et 1 500 t à l'exportation.
La capacité de pêche est estimée à 12 000 t par an, sans appauvrir la ressource. Pour arriver à ce résultat, la filière doit nécessairement se transformer. Opter pour des navires plus grands, capables d'effectuer de longues campagnes jusqu'au fin fond de la ZEE, agrandir les infrastructures du port comme les quais afin d'accueillir davantage de bateaux, miser sur la formation...
La pêche représente en effet le 3e secteur économique du Pays.