Plateforme Manava : filtrer les demandes d'arrivée pour éviter l'introduction de variants en Polynésie

Le fenua est novateur en matière de renforcement des contrôles sanitaires. Il suffit de regarder le nombre de cas de contamination qui est resté stable. Derrière cela, un dispositif mis en place par le Pays depuis février et renforcé au mois de mai avant l'ouverture du ciel, la plateforme Manava.

Filtrer l'arrivée des voyageurs. C'est l'activité essentielle de la plateforme MANAVA, un dispositif de sécurité sanitaire qui a permis au Pays de faire baisser le nombre d’introduction de cas de covid et ses variants en Polynésie. Depuis le 1er mai avant l’ouverture de nos frontières aux États-Unis d’abord, 26 agents, CAE pour la plupart, traitent tous les dossiers de voyageurs désirant venir en Polynésie. 
En moyenne, 500 par jour du lundi au vendredi. Et plus de mille dossiers chaque lundi. Aujourd’hui ce sont chaque semaine 5 000 à 6 000 voyageurs qui débarquent en Polynésie. Autant de demandes à traiter par un maillage serré.

 

 

Un maillage qui se décompose en 3 étapes :

- l'instruction des passagers qui demandent à venir en Polynésie et qui passent par l'Etis. Si la personne est vaccinée, le protocole est d'accepter sa demande, elle n'aura plus de test à réaliser à sa descente d'avion.

- si elle n'est pas vaccinée, elle aura besoin d'un motif impérieux d'ordre professionnel, personnel (ex. obsèques) ou sanitaire (ex. evasan) examiné par le haut-commissariat. De plus, elle doit se soumettre à un test à J-0 à l'arrivée, à une quarantaine, un autre test à J+4et à J+8. Sans compter "un suivi très fort", souligne Hugues, responsable des motifs impérieux au haut-commissariat.

- si les voyageurs ne réalisent pas les démarches obligatoires pour venir, "il existe un 3e dispositif de contrôle à l'aéroport où sont examinées toutes les arrivées en Polynésie", explique Hani Teriipaia, directrice adjointe de l'Agence de régulation de l'action sanitaire et sociale (ARASS).

Fusion avec le pass sanitaire ?

 

Certains voyageurs issus de pays classés en zone par l'OMS "doivent présenter un motif impérieux, suivre une quarantaine même s'ils sont vaccinés", précise Julien Grelin, médecin responsable de la plateforme Manava. 

Par rapport aux dernières annonces du Président Macron, en particulier la généralisation du pass sanitaire au niveau national, le médecin ajoute qu'ici seul le Pays est compétent en matière de santé. Pour une application locale, "il faudrait une fusion des données, notamment que celle d'ici soit reconnue par l'Hexagone. Cela demande du temps. Actuellement, seule Manava serait capable de créer et de délivrer un QR code pour un pass sanitaire", détaille le docteur.

 

 

Le pass sanitaire étendu aux avions, trains et cars

En métropole, Emmanuel Macron a annoncé dans son allocution l'extension du pass sanitaire à des établissements recevant du public, dont des lieux culturels (théâtres, cinéma). Ce pass est déjà en vigueur pour les lieux accueillant plus de 1 000 personnes, notamment les stades, et les discothèques recevant plus de 50 personnes. Concrètement "Il faudra avoir été vacciné ou avoir un test négatif récent pour accéder à un spectacle, un parc d'attraction, un concert ou un festival", a ajouté le chef de l'Etat.

"Dans la foulée, "à partir du début du mois d'août, le pass sanitaire s'appliquera dans les cafés, restaurants, ainsi que dans les hôpitaux, maisons de retraite, établissements médico-sociaux et dans les transports longue distance" comme les avions, ainsi que "les trains et cars pour les longs trajets", a déclaré Emmanuel Macron. Cette mesure sera intégrée à un projet de loi soumis au Parlement, qui sera convoqué "en session extraordinaire à partir du 21 juillet", a détaillé le président."

Reste à savoir comment feront les Polynésiens qui n’ont pas de QR code sur leur carnet vaccinal. Et si le carnet vaccinal de Polynésie sera utilisable en métropole. Il ne reste qu'une semaine pour se mettre aux normes pour ceux qui doivent partir vers l’Hexagone.